Habitant auprès de la tranchée d’une voie ferrée, je pense souvent, vraiment très souvent, à la Nuit du chat de Frank Pé, un bédéaste que j’ai beaucoup aimé (L’élan, Broussaille). Encore tout à l’heure j’ai pris cette photo en pensant à son œuvre, sans savoir qu’il venait juste de nous quitter.
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#6145
Assis à la table du salon, je songe à lui. Plusieurs jours que mes réseaux témoignent de la disparition du romancier canadien Jean-Louis Trudel. Nous n’étions pas intimes mais je le considérais comme un ami, actionnaire attentif de ma maison d’édition, correspondant toujours bienveillant, et cette érudition ! Je venais même de relire son amusante nouvelle « Terre de liberté ». Fidèle à sa légende de grand marcheur (la fois où il passa me rendre visite à Lyon puis repartit pour aller voir Ayerdhal dans les monts du Lyonnais, si loin). Mort si soudainement à Vilnius où il était visiblement heureux de se trouver en résidence d’écriture. Jamais je n’aurais envisagé de pleurer ce copain, plus jeune que moi de quelques années. Je rumine une grande tristesse mais aussi une rage, celle de voir partir des cerveaux tels que Nicolas Nova et Jean-Louis Trudel alors que de tant de crétins jouissent d’une nuisible santé. Encore un membre de notre famille qui s’en va : arrêtez de mourir, les gens, c’est trop moche ce silence.
#6142
Faute de camarades disponibles et le soleil ayant montré le bout de ses rayons contre toute attente, la balade du samedi fut solo. Aux marges du quartier neuf où l’absence de toute exigence architecturale couvre Bordeaux de béton laid et concentrationnaire, recherche des dernières parcelles de beau.
#6146
#6123
Le matin appartient aux merles, qui jasent et babillent ; le soir aux martinets, qui sifflent. Quelques autres oiseaux y ajoutent de légers friselis, les pigeons quelques roucoulements. Suis triste de la mauvaise nouvelle reçue ce midi, un vieil et admirable écrivain qui commence à avoir des troubles cognitifs. Vague à l’âme.

