« Mais t’étais parti chercher d’la drogue ?
— Ouais mais elle croyait que j’allais aussi ramener du pain, j’me suis fait engueuuuler. »
Vernissant et lasurant la librairie toutes portes ouvertes afin d’aérer, j’apprécie les bribes et sons qui me parviennent. Et puis sortant un instant pour aller chercher un repas, j’admire assis contre un camion de déménagement un beau garçon torse nu, à la poitrine large hélas couverte de graffitis comme une vieille façade.
Au jardin, j’ai laissé pousser un pissenlit.
Archives de catégorie : journal
#5112
Rentré relativement tôt sous un ciel sale au fond duquel se nichait la lumière. Épuisé, ma fracture au talon palpitant de manière sourde. Au jardin, les cloches toutes proches battent longuement dans l’air doux leurs voix de bronze. J’ai cueilli et mangé une arbouse, goût d’enfance. Lire des livres, vendre des livres, écrire des livres : il sera dit que je ne sais rien faire d’autre.
#5109
#5108
Week-end immobile, tendinite oblige. Comme me le disait mon hôte, les oiseaux sont de retour à Champignac après l’éclipse d’août. Pas seulement la pie qui ricane au-dessus de ma tête dans le mélèze, ça j’en ai un amusant trio dans mon quartier, mais tous les volatiles piaillant et gazouillant. Pour occuper le temps lent je tapote une nouvelle de Bodichiev à Bordeaux – bientôt 12 000 signes et il ne s’est toujours strictement rien passé niveau intrigue, tss. Je m’amuse à évoquer le Bordeaux en habits de suie des années 1980 plutôt que la ville blonde actuelle. Allusions aussi à une Algérie restée française dans cet univers. Jamais trouvé l’occasion d’aborder la question d’un colonialisme certainement très prégnant dans un tel cadre historique, vais un peu essayer.
16 776 caractères et le drame débute pour de bon. Bodichiev est convoqué par la police. J’interromps pourtant mon travail pour observer un écureuil qui, trompé par mon immobilité, s’approche tout tranquille, furète au sol, grimpe dans le magnolia avant de filer par un bras tendu du mélèze. J’ignorais que les écureuils fassent tant de bruit, clics et gloussements, le petit animal grommelle longuement dans les branches.

