#5015

Curieux destin que celui de tout ce sable qui, soulevé de quelque désert saharien en immenses voiles d’ocre, fait le tour du ciel et retombe en d’autres territoires, tellement lointains. Annoncé par une grande lumière de cuivre qui jauni le paysage, ce sable s’abat en une averse safran qui macule la ville. La poussière des dunes ternit la tôle des voitures, des gouttes abrasives cinglent les toits et tâchent les portes, ça crisse sous le pas et ça tavèle les vasistas. Maudits simouns qui feraient presque regretter la saison des brouillards.

#5013

Une belle éclaircie entre deux jours de pluie intense, et tout ce que je trouve à faire c’est aller m’enfermer dans une salle obscure, moi qui n’avais pas mis les pieds dans un cinéma depuis, oh, disons 6 ou 7 ans je crois ? Enfin, je me suis également beaucoup promené, ai admiré une pie au jardin de la Benauge, visité un collège (journées portes ouvertes, la fille d’un ami tenait à ce que l’on vienne), appris d’un bouquiniste que la brocante Saint-Michel allait retourner sur les quais, et en sortant du film mes yeux saturaient dans le blanc, après un « Maigret » exagérément pénombreux. Joli hommage au personnage de Simenon, plein de petits clins d’œil / citations amusantes du corpus. Qualité téléfilm anglais, trop de gros plans, trop peu de lumière, mais agréable.

#5012

Trouver le temps d’écrire, c’est la grande question. Car cet été devrait me tenir plutôt éloigné de mon clavier, occupé à une tâche plus physique. Il me faut donc cravacher en ces mois creux afin primo de finir le « grand projet » qui m’occupe éditorialement ces jours-ci, puis il me faudra bosser sur une révision de traduction, avant d’enfin revenir à mes détectives et à mes dirigeables. D’ici là, je saisis toujours à la volée des bribes pour ne pas les oublier et, peut-être, ensuite, parvenir à compléter le puzzle. Exemples :
De temps à autre, Leni se penchait vers l’ombre verte où se heurtaient des barques. / L’odeur à la fois suave et amère du canal.

#5011

Abaissant le store de ma chambre, je fus surpris par la tête d’un géant qui me contemplait par-dessus la muraille de la résidence voisine. Une tête frisée et ronde, immobile dans la cendre du soir, seuls brillaient ses yeux dorés. Il s’agissait du feuillage du troène et des lueurs d’une fenêtre luisant derrière cet arbre, point hélas de quelque bienveillant Totoro bordelais.