#6043

Mon grand-père nommait cela « faire le tour de la maison du pâté », ce petit tour du quartier à la fin du jour, juste le temps de lever le nez sur quelques arbres, de respirer la senteur des chèvrefeuilles dans les rues et au retour d’admirer le lent ballet des gros bonhommes au cul gris et ventre blanc se vautrant au-dessus des toits.

#6042

Chaque année je me dis que la prochaine fois je ne me ferai pas surprendre, que je serais plus vigilant, et chaque année je suis surpris. Quand les hirondelles sont-elles revenues ? Elles sont de retour, elles tournent et virent en sifflant ce soir dans un ciel transparent que hantent quelques bibendums blanc-rosés.

#6041

Hier soir, ma chatte est rentrée un peu tard de sa balade nocturne sur les toits. Avant de descendre croquer quelques bouchées, elle passa par mon lit affirmer son retour d’un petit miaulement, mais elle ne répondit pas lorsque je lui demandai de me raconter sa promenade. J’aurai aimé qu’elle me parle du froid des tuiles sous les pattes, du bleu de la nuit, des ombres du jardin, de l’odeur de souris au coin d’une cheminée, de celle de pie au creux d’une gouttière, du froissement des feuilles du troène, de la poussière du mur, du chant du merle et du chemin des fourmis.

#6039

Que d’eau, que d’eau, et que de pollen. Pas de promenade du samedi mais un long déjeuner bavard avec de vieux copains, suivi d’un peu de brocante (un Zola par Bofa) avant la grande averse. Ce matin, Saint-Michel et Capu, tradition dominicale, un Vuitton Book et une sauge, les coquelicots en chemin et les merles au jardin.