Pour ne savoir guère identifier les chants d’oiseaux, je passe pourtant d’assez fréquentes pauses matinales ou vespérales à tendre l’oreille et écouter nos familiers à plumes. Ce que le chant des oiseaux me dit c’est que je ne suis pas seul, que l’on peut se taire un peu, qu’il est bon de s’arrêter pour juste écouter, et laisser remonter des souvenirs et des sensations. Ainsi de ce matin entre deux averses légères propices aux escargots. Des pia-pia répétitifs, des cra-cra rauques, des trilles évasives, en ce presque dimanche le quartier apaisé n’ajoute que le souffle d’un bus à la chanson des volatiles.
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
#5044
Lecture avec jubilation de ce remarquable essai afin d’essayer de mieux comprendre, d’étudier, les types de structures narratives que je mets en place dans le gros roman choral sur lequel je trime actuellement. Rien de révolutionnaire donc, puisque je m’inspire beaucoup de ce qui se fit dans les années 1920… Apprit au passage que le projet que Georges Perec fit aboutir avec La Vie mise d’emploi (que je relis ; enfin, disons que j’y picore de nouveau), cet étrange roman d’escalier, fut à l’origine un souhait de Blaise Cendrars, qui ne le mena pas à bien.
#5043
#5042
La périphérie bordelaise embaume le chèvrefeuille et sur le centre flotte la senteur sucrée des tilleuls. Pour échapper à tant de douces odeurs, j’ai donc consacré ma promenade du samedi matin au culte du cambouis et du cuivre, avec une exposition délicieusement steampunk, sur Motobloc, les automobiles bordelaises… Et vu se lever le pont pour le passage d’un bateau. Les machines des hommes…
#5041
La nuit ne fut pas calme : le tintinnabulis de la pluie, les paparazzi du tonnerre, les sourds raclements de gorge de l’orage puis le grand fracas de l’averse, drue et brutale comme une marée de l’océan. On change de vocabulaire, du chaud et du sec l’on passe à un verbe comme « déverser » et la petite chatte monte sur le lit le poil un peu humide. Le ciel s’apaise vite et c’est encore le long chuchotement de la pluie.
