Apparemment, Lyon était autrefois une cité de brouillards, on le dit dans la littérature. Mais les rivières ont été nettoyées et canalisées, et de véritable purée de pois je n’en ai vu qu’une seule fois, depuis 28 ans que je suis là. Jusqu’à aujourd’hui : mais, mais, mais, qui a volé tout le décor, dehors ? Y’a eu une explosion dans une usine de coton ?
Archives mensuelles : décembre 2013
#2416
Je vois cela un peu comme une « quatrième période » dans ma vie… Il y a eu la période de l’enfance, qui pour moi se confond surtout avec des images de la Bretagne et de la Touraine… Puis une deuxième période, ma jeunesse en région parisienne, l’architecture pompidolienne de Cergy-Pontoise ville nouvelle… Troisième période, arriver à Lyon un peu par hasard, trouver un job, faire ma vie dans cette région de France si éloignée des racines familiales, fonder les Moutons électriques… Et maintenant ? Eh bien maintenant je m’organise pour quitter le « deux-quatre-cinq » et tourner une nouvelle page, en allant m’installer à Bordeaux.
Remarquez, les Moutons électriques ne quitteront pas réellement pour autant le Rhône-Alpes: avec le siège social situé maintenant à Montélimar (avec les archives, la co-direction littéraire et la revue Fiction), le directeur artistique et le « chef de fab » qui restent bien sûr lyonnais, et un petit local bientôt loué à Lyon comme entrepôt local des Indés… les racines rhône-alpines des Moutons ne sont pas près de se flétrir — et je sais que j’aurais à faire moult voyages en avion Bordeaux-Lyon…
Mais quoi qu’il en soit, Bordeaux ce sera, pour moi. J’y avais fait mes études, ç’avait donc été la première ville de ma vie indépendante, une ville pour laquelle j’avais eu un énorme coup de cœur. Alors, vaguement, je m’étais toujours dit qu’un jour lointain, quand j’aurai 50 ans, je reviendrais à Bordeaux… Et puis au triste été 2012 je me suis rendu à Bordeaux en compagnie du Genevois Vincent Gessler, pour les obsèques de mon vieil ami R. C. Wagner, et là j’ai réalisé qu’il était grand temps. Les fameux 50 ans, je les ai atteint en septembre dernier. Après 28 années de vie lyonnaise, après avoir déjà changé ma vie une première fois il y a 10 ans pour la création des Moutons électriques, je ressens l’envie, le besoin, de changer de cadre, de style de vie. J’ai donc trouvé à louer une belle échoppe (terme bordelais désignant une maison de ville d’un type local particulier, du gascon « choppa »), dans un coin tranquille près la gare et pas trop loin du centre-ville, et dans un mois, j’espère, je devrais installer mes pénates en terre bordelaise. Et en attendant que cela se concrétise, cette pensée m’emplit d’une douce jubilation. Changer de lieux, changer d’habitudes, changer de lumière, changer de climat…
#2415
#2414
Je ne sais à quelle heure passent les facteurs, en ce moment: hier on m’a apporté un colis alors qu’il faisait déjà nuit, et ce matin je trouve du courrier dans ma boîte vide hier midi. Dont un manuscrit intéressant, si si, un manuscrit intéressant, c’est fou (mais l’auteur à déjà publié, that´s why). J’en lis déjà un, d’excellent manuscrit, et j’en ai un autre encore dans la liseuse. Sans parler d’un autre encore que je dois revoir attentivement avant de l’accepter. Très bien, cela me fera plein de lecture pour mes trois petits jours de vacances. Deux de ces manuscrits porte un titre en anglais, voilà qui m’embête, tout de même.
J’écoute les Original Mirrors, un LP qui tourne sur la platine que m’offrirent mes parents au Noël dernier. J’aime toujours cette musique adolescente sautillante et ces sons acidulés, ah, le clavier de « Chains of Love »… Descendu tout à l’heure au supermarché d’en bas pour acheter des biscottes, la radio y diffusait un air que je n’ai pas identifié mais qui relevait clairement des années 1980, Par association d’idées, ça m’a soudain rappelé que j’avais rêvé de Roland, cette nuit. Nous étions dans une maison dont la terrasse en angle aiguë surplombait la Loire, c’était beau. La la la la la la la !
#2413
Allons bon, voilà autre chose. Mandou — c’est la plus jeune de mes trois chattes — déteste que je sorte et fréquemment, elle se faufile sur le palier. Ce midi, alors que je réceptionnais des stocks dans la cour, j’ai entendu Mandou donner de la voix, puis un grand « clac ». Remontant à mon étage, je trouve la porte entrouverte et Mandou sur le palier… Hum, serait-ce donc que… ?
À l’instant, je redescend à la cave… et je retrouve encore une fois en remontant la petite chatte sur le palier! Damned, la bestiole sait maintenant ouvrir la porte d’entrée. Va falloir que je cadenasse à chaque fois.