Il pleut et les escargots, que je vois déambuler avec nonchalance dans mon jardin (on n’évoque pas assez la nonchalance des escargots), ne sont pas les seuls à s’en réjouir. Encore eu un peu chaud cette nuit, j’en ai profité pour finir de relire le premier Harry Potter. Qu’est-ce que c’est bon, drôle, malin, captivant — et fort bien écrit, c’est vraiment excellent. Je vais entamer le deuxième, allez.
Archives mensuelles : août 2015
#2295
« Mr Dursley, however, had a perfectly normal, owl-free morning. »
Relu le 7e Harry Potter, que je n’avais lu qu’une seule fois. Soooo good. Du coup je vais peut-être relire toute la série, déjà six ans que je ne l’ai pas relue, le temps file.
2294
Vu hier l’affligeante expo Jodorowsky au CAPC. Un grand moment de rien. Aaah, Jodo jetant du pain aux mouettes : essentiel, bien sûr. Me suis souvenu pourquoi je ne vais jamais dans cet antre de la prétention creuse. Je vais continuer de ne pas. Même l’expo d’archi était lamentable, des tas de petites briques (ooooh y’en a 15 000) et de bouts de bitume.
#2293
Il y a déjà dix-sept mois de cela, j’avais décidé avec Laurent Queyssi de réunir mensuellement différents copains bookaholics pour un dîner, le premier lundi de chaque mois. Les premiers temps, nous nous réunissions au préalable dans un pub irlandais puis nous divaguions de par les rues jusqu’à trouver un resto qui nous séduise. Mais cette méthode nous plongeais dans des lieux trop bruyants et pas réellement assez conviviaux pour une telle réunion-bavardage. Ces derniers mois, nous avions donc fait cela à plusieurs reprises à mon domicile, ainsi qu’une fois chez Laurent pour une barbecue estival. C’était très agréable, mais depuis le début nous rêvions de trouver un lieu d’accueil genre bistro ou resto, un havre comme celui qu’a déniché la soirée BD mensuelle « Neuvième case » dans la salle arrière d’un bar : le luxe d’un coin privé dans un endroit public. Eh bien, cette fois il semblerait que nous ayons fait la bonne pioche avec la librairie-galerie-bar Zone du Dehors. C’est là qu’hier soir, en lisière du quartier Saint-Michel, sur le cours Victor Hugo, nous fûmes hébergé en soirée privée, pour notre 17ème repas SFBDciné. Et que souhaiter de mieux qu’une très belle librairie, où la « tendance geek » est cultivée et où, sous une haute verrière, l’on mange bon et sain? Ainsi devisâmes-nous jusqu’au-delà de minuit, tandis que la pluie heurtait le verre en chocs mats sous un ciel nocturne zébré d’éclairs, occasion pour Ludo et Patrick de discuter de blocage de miroir (don’t ask). C’était bien, quoi.
#2292
Dernières lectures :
– The Magicians de James Gunn, un vieux classique un peu oublié (1976) par un auteur sans doute lui-même assez méconnu, mais chaque fois excellent. Enquête policière dans un hôtel, par un privé — je suis pas mal dans ces ambiances-là, en ce moment, après avoir lu un Erle Stanley Gardner et revu des épisodes des Street of San Francisco et de Mannix… Sauf que là, finalement, il s’agit de ce que l’on nommerait de nos jours de la « fantasy urbaine ». Amusant, efficace et pas long.
– Where de Kit Reed, juste paru. Pourquoi l’ensemble des habitants d’une petite île du sud des États-Unis a-t-elle disparu, un matin ? Kit Reed ne nous le dira pas, qui s’intéresse plutôt à explorer les sentiments des uns et des autres : d’un homme étant resté dans notre réalité ; d’une femme qui a basculé avec toute la population de l’île dans une sorte de décor blanc, sous l’œil d’une multitude de caméras ; et d’un jeune garçon également déporté dans ce qui semble être une expérience sociale, mais par quoi, et pourquoi ? Le chemin de Kit Reed c’est celui de la perte, de la solitude, de la famille, des relations sociales — des thématiques plutôt « mainstream » exacerbées ici par des conditions exceptionnelles. Le roman est court, mais compliqué encore par un style volontairement haché, elliptique, un « stream of consciousness » rédigé comme la voix intérieure de chaque protagoniste. Un roman un peu difficile, donc, mais poignant, lucide, allant à des choses essentielles.
– The Sword of Winter de Marta Randall, une fantasy complètement oubliée de 1986, ça faisait un bon moment que je me promettais de la relire. Et ça vaut le coup : société assez originale (en sus des habituels aspects pseudo-médiévaux du genre on a aussi de premières machines à vapeur et des télégraphes, le tout dans une contrée particulièrement hivernale), beaux personnages, décors splendides, il y a là en un seul tome tout ce que l’on pourrait vouloir trouver dans les longues suites de « fantasy dynastique ». Pas loin du chef-d’œuvre, à mon humble avis.