#2389

Astar Mara. Cette nuit j’ai fait des rêves de courants océaniques, de routes liquides entre de hautes collines d’émeraude végétal, moussues et mystérieuses. Et il m’en est resté ces mots, « Astar Mara », me tournant sottement en tête au réveil. Il s’agit d’un terme du gaélique qui désigne les voies de circulation maritimes. Je l’ai retrouvé l’autre soir en relisant des passages de The Old Ways de Robert McFarlane, son si ample et si fascinant récit de longs voyages entrepris sur les sentiers ancestraux de l’archipel britannique. Astar Mara, le mystère de ces chemins que l’habitude et les conditions locales permettaient de tracer sur les portulans et de baliser dans les chants, ces passages sur l’océan d’île en île ou d’archipel à continent, forgés de traditions, de conventions et de coordonnées, alors que rien n’imprime l’eau, que tout s’y efface immédiatement.