#2380

Tiens, au fait, je ne vous ai pas raconté : vendredi dernier j’ai effectué, en compagnie de Michel Pagel, un véritable pèlerinage impie. En allant à Angers, nous avons fait un crochet par la Vendée de la « Comédie inhumaine », et en occurrence par les villages de Chauché et de La Rougemurière, qui en sont le cœur vénéneux. Las, il faisait un temps de chien et la cellule photographique de mon iPhone est quasi morte, la plupart des clichés ne s’avèrent donc être que du noir-gris tremblotant ou du vert flou, mais voici malgré tout quelques images de ces lieux maudits…

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#2379

Dernières lectures… Peu de romans et beaucoup de « nature writing », dont le calme contemplatif est un baume contre le profond disquiet que m’inspire actuellement la situation du pays… J’ai d’ailleurs constaté avec intérêt que si une partie de ces ouvrages de réflexion / observation sur la nature sont l’œuvre de naturalistes, un certain nombre l’est également de poètes. Bref, j’ai donc lu Common Ground de Rob Cowen (la vie intime d’un triangle de terrains, que je me suis d‘ailleurs amusé à « aller voir » sur Google Earth) ; Strands de Jean Sprackland (un an d’observation d’une plage) ; To the River de Olivia Laing (promenade tout le long de la Ouse, la rivière où se noya Virginia Woolf) ; et relu le séminal Waterlog de Roger Deakin. Du côté des romans, seulement le beau et touchant Clay de Melissa Harrison (mais je triche car il s’agit encore de « nature writing », sous forme romanesque) ; et suis à mi parcours d’un superbe roman français de fantasy, Port d’âmes de Lionel Davoust.

#2378

 Bô ! J’ai fais un tour ce soir à l’expo des 25 ans des éditions Cornélius. Et que de belles choses sur les murs : 2 originaux de Gus Bofa, 2 de Dupuy-Berbérian, 1 de David B., quelques Menu et quelques Trondheim, un superbe Bottaro, trois merveilleux Blexbolex et des tonnes d’artistes que je connais peu ou pas mais qui, graphiquement, wow. Et plein de Blutch et de Micol, les deux invités d’honneur. Mirettes explosées.

#2377

Très fine devait être la membrane entre la vie des rêves et la vie réelle, ce matin, un peu avant 6h, lorsque le chant du merle (tintements, glissements et boucles) me tira de mon sommeil. Je restai un moment à l’écouter, plaisamment embourcagé entre le petits corps de la chatte grise, mes deux oreillers et les plis épais de la couette. Un instant suspendu dans le confort.

#2376

Je ne l’aperçois que rarement et, chaque fois, son envergure m’impressionne. Un rapace a fait sien mon quartier et, de temps en temps, je le vois passant bas au-dessus des jardins. Gare au merle. Bien plus que mes chattes, ce faucon pèlerin lui constitue sans doute un ennemi redoutable et j’entendais d’ailleurs tantôt des tac-tac-tac d’alerte. Étonnant faucon qui, à l’instar du renard, s’inscrit au nombre de cette sauvagine si bien acclimatée au milieu urbain. Tout de même, que ces rapaces des falaises aient adopté les tours de La Défense ou les gratte-ciel de la City, je le conçois, mais à Bordeaux cette ville basse, et qui plus est dans un quartier du sud, où il n’y a guère que le paysage peu élevé des échoppes et de l’échancrure ferroviaire ? Notre faucon pèlerin vit pourtant bien ici depuis quelques années et il n’y a pas à le confondre avec un autre volatile, fut-ce le milan noir dont j’ai lu qu’il existe également chez nous : ces immenses ailes beiges, ça ne trompe pas. La barrière de Bègles, cette jungle.