#6135

Mon éditeur habituel voudrait que je lui écrives encore un autre roman de Bodichiev, un dixième volume. Je crois bien qu’il a gagné.
« Un souffle passa dans les arbres comme des doigts qui ébouriffent une chevelure. Un vent acide et sans direction qui dispersait le voile bleuté des nuages bas. Levant les yeux vers le ciel crépusculaire et le halo jaune d’un réverbère, le détective ne put s’empêcher de se demander si l’heure un peu tardive de son rendez-vous ne cachait pas une intention dramatique. Quoi de plus adéquat à la visite d’une maison prétendument hantée que l’heure entre chien et loup où montent les ombres et baisse la lumière ?
« La police chasse les contrevenants et le détective chasse les revenants », murmura Mowgli avec un petit sourire. Il leva de nouveau le nez vers la façade à colombages de cette demeure, un faciès architectural sévère mais rosit par la lumière de la rue, et appuya de nouveau sur la sonnette. »

#6134

Fin janvier prochain, les éditions Hervé Chopin lanceront la collection « L’Empreinte », que j’ai le plaisir de diriger. Il y avait une éternité que je rêvais d’une telle collection de polars « vintage » (je l’avais négociée il y a 20 ans chez Buchet-Chastel mais ça ne s’était finalement pas réalisé), et la mode actuelle du « cozy crime » fournit une opportunité idéale pour cela. L’occasion par conséquent de redécouvrir les inénarrables sœurs Bodin de ce cher Jean-Pierre Ferrière, et de découvrir les enquêtes de Colette par Raymond Las Vergnas et son épouse Anne-Marie Soulac (cette dernière n’était pas créditée lors de l’édition d’origine, alors que les manuscrits prouvent qu’il s’agissait bien d’une coécriture). En attendant d’autres jolies retrouvailles avec le roman policier français oublié.

#6163

Il y a quelque chose de confortable dans la présence des publicités fantômes, dans leur douce nostalgie marchande. Il y a quelque chose de rassurant dans la vaste rumeur nocturne d’un convoi ferroviaire qui sonne et grince sur la voie toute proche, permanence d’une activité humaine. Il y a quelque chose de satisfaisant dans le dessin enlassant du double tronc d’un immense pin que des réaménagements urbains ont laissé triompher à l’échancrure de nouveaux immeubles. Il y a une poésie de l’effacement dans les mauvaises herbes des trottoirs, dans la poussière des caniveaux.

#6162

Les Mystères de l’Empire est un roman choral situé dans l’univers de Bodichiev, avec ce dernier parmi une cohorte de protagonistes / points de vue, sur un cataclysme qui secoue London et l’Empire anglo-russe. L’œuvre la plus ambitieuse dans ce cycle, dont c’est déjà le neuvième volume : du jamais vu pour une uchronie publiée en France. Toujours sous mon pseudonyme d’Olav Koulikov. (couverture par Timothée Rey)

Pour le commander en papier (éditions Koikalit)

Pour le commander en numérique (éditions Flatland)