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Me direz-vous peut-être, j’évoque de temps en temps mes « détective à vapeur », que je signe du pseudo Olav Koulikov aux éditions Koukalit, mais qu’est-ce donc ? À l’origine, il y eut la nouvelle « L’affaire des crimes météorologiques », dans la déjà légendaire anthologie Escales sur l’horizon de Serge Lehman, qui évoqua alors une parenté avec Chapeau melon et bottes de cuir. C’était un peu ça : un détective privé (corpulent mais pas encore chauve à l’époque) dans une ambiance très british — mais au sein d’une uchronie où du mariage de la jeune Victoria avec le nouveau Tsar naquit un Empire anglo-russe qui couvre désormais une bonne partie du monde. De suite puis au fil des ans, je me suis amusé à développer ce cycle avec de nouvelles enquêtes, dont l’une parut dans la revue québécoise Solaris. Hélas ce mélange de polar et de SF, avec tout de même une prédominance nette du côté policier, ne plaisait pas aux éditeurs. Je mis donc tout cela de côté pas mal de temps, jusqu’à ce qu’un micro éditeur, puis un autre, se disent intéressés, enfin. Ainsi deux recueils parurent, puis je repris le synopsis d’un projet avorté avec Ugo Bellagamba pour en faire le court roman Menace sur l’Empire. Le cycle aurait pu s’arrêter là mais j’avais fort envie de continuer, et Christian Robin de chez Koikalit vint à la rescousse. Je repris alors l’écriture de ces enquêtes en univers uchronique, les confinements covid puis de nombreux séjours à la campagne dans le château de mon parrain m’offrant de larges plages d’écriture. Au final, il y a déjà neuf volumes sortis, avec un dixième et dernier en lecture, plus un « best-of » en poche chez Folio SF (Enquêtes d’un détective à vapeur).

Ce cycle suit principalement la carrière de Jan Marcus Bodichiev, depuis le temps où suite au suicide de son père il campe dans un petit bureau de la City de London en développant des systèmes de sécurité, jusqu’à l’époque de sa retraite, à Biarritz. Il rencontre un jeune homme, Viatcheslav Koulikov, qui deviendra son adjoint, devient ami avec le chef légiste de Scotland Yard le docteur Charles Sigerson, croise différents flics pas toujours aimables, résout calmement des énigmes souvent au bord du genre « détective de l’étrange » (liane extraterrestre, loup-garous, momies, pouvoirs psy, hantises), prend comme secrétaire Mrs Cherrytail, vend à la fin de sa vie son agence à ses assistants Mowgli Bennett et Chuck Mallet. Textes longs ou courts retracent toute cette existence, avec beaucoup de voyages aussi (Amsterdam, Florence, Rome, Bordeaux, Saint-Francisbourg, Raguse, Bruxelles…). Il y a des dirigeables dans le ciel, un vieil empereur en Russie et son fils plus progressiste à la régence, la religion dominante est le bouddhisme, des I.A. contrôlent le climat… Toujours, cet univers est considéré du plus petit bout de la lorgnette, celui de protagonistes plongés dans le monde.

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Pendant que le dixième et dernier volume se trouve en lecture, figurez-vous que je viens de recevoir mes relevés de ventes. Hem. Vous ne voudriez pas compléter votre collection des enquêtes uchroniques du détective à vapeur, pour Noël ?

Car mes deux éditeurs vaillants et fidèles, Koikalit pour le papier et Flatland pour le numérique, ont chacun de beaux sites flambants neufs, où commander leurs productions farouchement indépendantes et non diffusées en librairie.

#6256

Comme cheminant vers la place de la Victoire, ce matin, je profitais du fameux effet d’entraînement jambes / cerveau (la marche servant de courroie de transmission à idées) pour cogiter à mon nouveau polar, dont l’écriture débute ma foi plutôt bien (fingers crossed), voici que je tombe nez à nez avec ce panneau usé mais explicite. Rencontre thématique.

#6254

« Oh nous sommes jumeaux, bien entendu.
– Nés à un an d’intervalle mais à ce détail prêt, parfaitement jumeaux. »

Le dixième Bodichiev étant en lecture chez l’éditeur, et deux autres romans également ici et là… il semble temps d’en débuter un autre. Enfin, j’ai déjà commencé une fantasy (60 000 signes) mais bien que venant d’en écrire une petite scène, je sens que je vais encore le laisser sur le backburner (en espérant qu’il n’attache pas au fond), car en finissant le dernier Bodichiev j’ai eu soudain l’idée d’ancêtres d’un des personnages — et en ai glissé deux mots dans le texte. Donc une sorte de préquelle dans les années 1900, avec un intrépide policier privé et son frangin, et leur sœur mystérieuse, et un fakir… à l’époque où le fils de la Tsarina Victoria a épousé Elisabeth d’Autriche… L’idée pousse… Titre de travail, Or et vapeur.