#4013

Fini tout de même une longue scène de ma nouvelle, coupé à la grande cisaille quelques fâcheuses lianes de ronces, pris à la dictée un mail de mon parrain, terminé de lire le prochain roman de Nikolavitch ; maintenant je vais retourner à Sayers (ou à Pierre Loti) et au repos, tandis que l’aigle, un milan je suppose, tourne au-dessus des prairies avec des tiuuuuu-tiuuuuu dans l’azur voilé.

#4012

Témoin de ce que mon organisme est passablement perturbé par ce problème de santé, ces temps-ci je me lève tôt. Et puisque ce week-end à Champignac semble se faire sous le signe d’une fragile stabilité, j’ai donc écrit de bonne heure, à la petite table de ma chambre, devant le spectacle par la fenêtre de la lumière matinale mouvant sur la prairie et les grands arbres. Chaque moment de répit est bon pour grappiller une petite avancée dans mes travaux de rédaction. Le vertige et la nausée reviennent vite, me frustrant au milieu d’une scène.

#4011

Paysage sonore de neuf hectares de campagne à l’orée de la ville : à la fois le ronflement insistant de la départementale, accélérations d’automobiles, glapissements de motos, grondements de camions… et la légèreté d’une vie naturelle, discrète : claquements d’ailes dans le feuillage, scie des insectes, heurts d’un pivert du côté du mélèze, gazouillis et flûtes cadencées de petits oiseaux, pas de merles sous les arbustes, brève bruine de graines tombant sur les feuilles, murmure du vent, stridences lointaines d’un rapace haut dans le ciel…

#4010

Après un mois et demi de sotte maladie, enfin de retour à Champignac pour un week-end campagnard. J’ai raté les foins, les prairies sont maintenant courtes et verdoyantes de fraîcheur. Raté aussi les cerises, j’irai voir tout à l’heure s’il y a des mûres.

Il y a bien des mûres, et un prunier couvert de fruits encore. Des rouleaux de foin sous les haies et un bombardement de mottes de terre par les taupes au sein des prairies rases. Paysage moins ensauvagé que lors de mes précédents séjours, il a pris la sagesse de l’été, plein d’éclats de soleil même dans les recoins les plus frais.

#4009

Vers 2 heures du matin, réveillé par un cauchemar de ma vieille Jabule ; câlin, la chatte se rendort mais moi pas. Les petites cellules grises se mettent à s’agiter et, allant chercher l’iPhone, je note deux bouts de scènes, l’une brève pour la nouvelle en cours, l’autre assez longue pour la novella itou ; les deux ajoutant un détail encore manquant dans le cycle, les clubs anglais. Satisfait du minuscule labeur accompli, je replonge entre les bras de Morphée.