#5047

Samedi matin en forêt, à remonter un ruisseau intermittent en évitant les embâcles (les tas de branchages accumulés par les flots d’orage) et un peu en pataugeant, fraîcheur verte sous les chênes et les pruniers, ces derniers offrant quelques délicieux fruits jaunes et sucrés. Un écureuil, des chevaux. Et ensuite, un an après, retour à la chartreuse de mon parrain pour un bref week-end campagnard (qui sera tout de même écourté par l’obligation civique).

#5046

« Il faut pas du beurre pour demain ? … Il faut du beurre ! … Oui : du beurre ! … Pour toi, il y a du boudin… »
Le charmant menu de la grosse dame brune dans le tram, voix éraillée et accent sans doute espagnol.
« Et alors tu ne sais pas ce qu’elle m’a dit ? »
On ne le saura pas, non, et l’identité d’elle demeurera pareillement inconnue.

#5045

Pour ne savoir guère identifier les chants d’oiseaux, je passe pourtant d’assez fréquentes pauses matinales ou vespérales à tendre l’oreille et écouter nos familiers à plumes. Ce que le chant des oiseaux me dit c’est que je ne suis pas seul, que l’on peut se taire un peu, qu’il est bon de s’arrêter pour juste écouter, et laisser remonter des souvenirs et des sensations. Ainsi de ce matin entre deux averses légères propices aux escargots. Des pia-pia répétitifs, des cra-cra rauques, des trilles évasives, en ce presque dimanche le quartier apaisé n’ajoute que le souffle d’un bus à la chanson des volatiles.

#5044

Lecture avec jubilation de ce remarquable essai afin d’essayer de mieux comprendre, d’étudier, les types de structures narratives que je mets en place dans le gros roman choral sur lequel je trime actuellement. Rien de révolutionnaire donc, puisque je m’inspire beaucoup de ce qui se fit dans les années 1920… Apprit au passage que le projet que Georges Perec fit aboutir avec La Vie mise d’emploi (que je relis ; enfin, disons que j’y picore de nouveau), cet étrange roman d’escalier, fut à l’origine un souhait de Blaise Cendrars, qui ne le mena pas à bien.