#5066

Afin de gagner ma résidence d’écriture du week-end, il y a une bonne vingtaine de minutes de marche à pied depuis un terminus du tram. Je me suis donc de nouveau levé à 7h ce matin, pour faire le trajet à la fraîche. Agréable impression de havre lorsque j’atteins ces prairies et ces grands arbres au-dessus desquels tourne l’appel sifflé des éperviers. Un air frais coule encore à cette heure. Je pense être proche de terminer la première partie de mon roman — sans doute la plus importante en nombre de signes.

#5064

Curieuse expérience que de se trouver le premier dans la nouvelle maison d’amis, de bon matin, en attendant le camion. Pas loin de chez moi, avec toujours le passage des trains comme compagnonnage. Modiano dirait qu’ainsi l’on a toujours l’impression de n’être que de passage. Au plafond du salon, un candélabre à huit branches me guette comme une grande araignée dorée. Le chant des oiseaux du jardin résonne dans la demeure vide.

#5063

Tiens, Modiano évoque les souvenirs « vers cinq heures du matin, à l’heure dangereuse où vous ne pouvez plus vous rendormir ». Ça m’a fait ça ces dernières nuits, mais la chaleur est également coupable, et puis de toute manière je n’aime jamais l’été, cette saison triste. Enfin, entre deux dossiers je m’accroche toujours à mon roman, j’ai même l’impression de bien avancer, au moins ça occupe la tête. Ce soir il flotte dehors une odeur de bougie.