#5031

Aux confins du campus, tout d’abord un champs de macadam brisé puis, derrière un hôpital, tout un paysage d’abandon, serres brisées, château en ruine hanté d’un bestiaire étrange, terrains de foot retournés en prairie depuis la pandémie et équipements fichus post effondrement, sous les cous torves de longs pins dinosauriens.

#5030

Assis au jardin il y a un instant, j’ai eu une « impression de plage » – la chaleur, une brise, et le bruit de la marée produit par le long passage d’un convoi de marchandise dans la tranchée ferroviaire. Un instant, en fermant les yeux, j’ai repensé à mon excursion de l’autre jour avec mon fils direction le Pyla. Je vais si peu souvent en bord de mer, bête piéton que je suis, je le regrette. Un peu de tristesse tout de même : beaucoup des arbres alentour ne présentaient plus que moignons calcinés ou troncs noircis, et le sable se jonchait non pas de coquillages mais de fragments noirs.

#5028

Bel orage ce midi. Dans ma petite nouvelle de ce week-end, j’ai fait usage de l’orage observé le dimanche précédent comme je rentrais du Béarn…

« Durant plus d’une heure, le train entretint une course avec un orage. D’immenses nuées roulantes se présentaient de profil sur la lumière claire, presque abricot, de la fin du jour. Le train longeait ce mur de nuées, parfois rattrapé par la violence d’une averse, pluie et grêle. Des éclairs fendaient la masse géante, leur tonnerre couvert par les heurts du souffle d’océan métallique et sec du convoi ferroviaire et les halètements de la locomotive. À la frange extérieure de la montagne orageuse couraient des nuages longs à la chevelure frisée et au ventre sombre, et d’autres encore d’un bleu-gris, épais traits nerveux comme peints à la brosse. Ils ressemblaient à des animaux, lévriers et hippocampes caracolant à l’avant-garde du front orageux qui fondait vers la terre. Puis tout de même le rail distança la tempête, ils laissèrent ces tourments derrière eux, le soleil déclinant transforma le ciel en une coupole rose. »

#5027

Week-end à la campagne. Matin frileux et humide, mais ça ne durera pas. Au petit-déjeuner le ciel était si bas que corbeaux et pigeons filaient près du sol. Une tourterelle trotte dans une allée. Relu ma courte nouvelle écrite hier, quelques ajouts et retouches. Crépusculaire car en fin de carrière du détective et après la mort d’un de ses proches. Je réalise que son assistant, Viatcheslav, ne figure dans aucune des nouvelles de ce dernier recueil, Voyages d’un détective à vapeur, seulement en destinataire de la missive d’introduction. Monsieur Bodichiev voyage seul.