#5043

Assis au pied du séquoia immobile j’écoute le vent, ou plutôt, le bruit que provoque le vent dans les feuillages mobiles des autres arbres : à ma gauche l’agitation nerveuse des grands tilleuls et le cliquetis de la chute des bractées, et de l’autre côté le grand souffle de marée du bosquet de chênes et d’acacias, qui déferle en vagues bruissantes. Des bruines tombent parfois, qui atteignent à peine le sol.

#5042

Lors de mon petit-déjeuner de mûres, m’amusèrent les bruits des invisibles qui emplissent la campagne : un froissement rapide sous une haie, un coup d’ailes de l’autre côté de la barrière de ronces, les cris et sifflements des buses en haut du ciel, des hennissements de chevaux pas très loin, et plus tard les aboiements outragés de deux chevreuils qui s’enfuient en grands bonds souples d’antilopes. Les fleurs sont blanches à cette saison : celles, laineuses, des cirses, et d’une gracile élégance celles des bosquets de menthe.

#5041

Se rendre en week-end à Champignac, cela se mérite. Entre le terminus du tram et la grille du domaine, il y a une bonne marche d’au moins une demi-heure, que j’ai indûment doublée ce matin en testant un autre itinéraire proposé par le logiciel de plan. Un parcours champêtre croisant poste d’observation extraterrestre, forêt, près, vignes, plusieurs ruisseaux (dont l’un portant le nom assez extravagant de Rouille de Petrus-Bourbon), une mare et quelques vertes collines, dans de bonnes senteurs d’humus ou de sable. Je fus tout de même soulagé de retrouver l’allée de Champignac et le sifflement des buses.

#5039

Période estivale, propice aux lectures documentaires. Tout en poursuivant ma découverte amusée et plaisante de Ngaio Marsh, dont j’entends bien lire les 32 romans policiers, j’ai repris L’Affaire Saint Fiacre de Simenon car la nouvelle en cours s’en reflète en partie, et surtout je cogite à ce que je pourrais écrire ensuite, l’été prochain. Un roman autonome dans l’univers de Bodichiev mais sans ce dernier ? Reprendre mon vieux projet de roman choral sur Bordeaux dans les années 1980 ? Essayer de mixer / transformer les deux ? Pour ambiances je lis du Eugène Dabit et du Francis Carco, deux de mes écrivains urbains favoris.