#5038

À considérer le paysage entre, disons, Tours et Angoulême par le chemin de fer, l’on serait tenté de supposer qu’il n’y a guère en ce pays que de vertes forêts, percées de nombreux cours d’eau de même couleur. Çà et là des champs blonds de leurs blés fraîchement fauchés viennent proposer une note agricole, ou des prairies pommelées de petits arbres.

#5037

[Week-end] Pins, fougères et bruyères : les futaies de mes souvenirs d’enfance, la forêt domaniale de Chinon. / Forêt alluviale de Bois chétif. Un paysage de chênes torves et de frênes fiers et droits la tête haute, en groupes de sentinelles murmurantes ou en files immobiles qui attendent le retour de l’eau, non loin d’un scintillement de Loire. La perspective verte des sentiers et la rousseur des vaches.

#5035

C’était il y a très, très longtemps, j’avais fait un séjour de trois semaines à San Francisco. On voit ici mon jeune moi penché sur un bottin téléphonique, dans le métro, en train de noter des adresses de librairies. Sur place, j’avais tenu un journal assez copieux, c’était la première fois que je le faisais, amorce de blog. En revenant, j’avais écrit une nouvelle, « Un ange sur le banc ». Elle fut publiée dans mon petit recueil chez la Clef d’Argent, Le Garçon doré. Et je viens de la rouvrir, d’un peu la retoucher (mais fort peu) pour une anthologie de fantastique que concocte Christian Robin. J’attendais l’été pour la relire.

#5034

(Week-end) Les buses criaillent au-dessus des chênes, les moineaux se chamaillent, les pigeons roucoulent, les bractées du tilleul pleuvent en crissant, un merle s’égosille : tel se dessine le paysage sonore d’un recoin de verdure en bord de rocade. Les pâquerettes et crépides sèment l’herbe rase de flaques d’étincelles minuscules. Dans une allée, une grosse racine fait le dos rond comme un animal endormi. Abeilles et papillons tournent dans l’ibiscus, un merle gratte sous le mimosa.