Indiscutablement, c’est le printemps. Pas tant parce qu’hier l’équinoxe figurait au calendrier, et certes pas parce qu’il fait sortir les concierges de leur loge, comme l’écrivait Germaine Beaumont – puisqu’il n’y a plus de concierges. Le micocoulier n’a pas encore refait ses feuilles et c’est à peine si du lilas du Japon se déroule un peu de vert froissé. Mais cet air léger, cette douceur des journées, l’éclat doré du jour, les jonquilles et les muscari entre l’épaissit des feuilles d’iris, tout me dit le printemps. Et moins charmant, les roucoulements du gros chat blanc et blond qui tente de séduire ma chatte avec une persistance un rien timorée.
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
#5016
Marcher un moment en proche banlieue, par ces rues modestes de Bègles où le seul qualificatif raisonnable est le terme « petit » : petites maisons, petits jardins, petits immeubles, je chemine dans le calme d’artères molles sous un ciel de perle. Le roucoulement des pigeons et le parfum des clématites comme seule compagnie, des fleurs blanches en pompon qui dodelinent, le rouge des tulipes et des coquelicots, quelques chats, parfois une boîte à lire que l’on picore par curiosité. Une fin de week-end déjà, après avoir bûché encore sur d’excitantes perspectives. Curieuse sensation dominicale de rester immobile tout en cheminant, très lentement, jusqu’à ce que plaisamment fourbu je ne pense plus.
#5015
Curieux destin que celui de tout ce sable qui, soulevé de quelque désert saharien en immenses voiles d’ocre, fait le tour du ciel et retombe en d’autres territoires, tellement lointains. Annoncé par une grande lumière de cuivre qui jauni le paysage, ce sable s’abat en une averse safran qui macule la ville. La poussière des dunes ternit la tôle des voitures, des gouttes abrasives cinglent les toits et tâchent les portes, ça crisse sous le pas et ça tavèle les vasistas. Maudits simouns qui feraient presque regretter la saison des brouillards.
#5014
#5013
Une belle éclaircie entre deux jours de pluie intense, et tout ce que je trouve à faire c’est aller m’enfermer dans une salle obscure, moi qui n’avais pas mis les pieds dans un cinéma depuis, oh, disons 6 ou 7 ans je crois ? Enfin, je me suis également beaucoup promené, ai admiré une pie au jardin de la Benauge, visité un collège (journées portes ouvertes, la fille d’un ami tenait à ce que l’on vienne), appris d’un bouquiniste que la brocante Saint-Michel allait retourner sur les quais, et en sortant du film mes yeux saturaient dans le blanc, après un « Maigret » exagérément pénombreux. Joli hommage au personnage de Simenon, plein de petits clins d’œil / citations amusantes du corpus. Qualité téléfilm anglais, trop de gros plans, trop peu de lumière, mais agréable.
