#2264

Quatre jours de congés. Fraîcheur, verdure, quel soulagement. C’est bien une idée de citadin que de croire que les nuits à la campagne sont paisibles — aboiements incessants, hululements, pépiements, craquement végétaux divers… De retour, me restent en tête l’attendrissante beauté des enfants mâles de la lignée (réunion de famille annuelle) ; une conversation avec la célébrité de la parentelle, le réalisateur Jacques Richard ; le traditionnel tour en forêt, en passant devant la maison de Blanche-Neige (et la mine des sept nains) ; la mer de fougères sous les grands pins qui murmurent ; les rails luisants sur les cailloux rouges ; la perspective soyeuse d’une pelouse en pente douce ; l’oie qui se trémousse comme si elle portait une crinoline ; les rues médiévales du Mans, comme un décor de musée ; une venelle oubliée de Chinon, grimpant sur le coteau entre caves demeurantes à l’abandon et jardin en friche, où un chat orange se prélasse sous les abricots ; puis une autre montée, comme quoi l’on peut fort bien faire de l’exploration urbaine même dans une si petite ville ; les vieilles photos de famille, avec le mystère du gros monsieur et de son frère prêtre, inconnus au bataillon, et de ce portrait de mariage Belle Époque aux protagonistes tout aussi inindentifiés ; relire du Christopher Fowler en se calant le dos pour échapper aux douleurs du lumbago ; l’odeur d’herbe après la pluie dans le jardin, sous la tonnelle de roses et sous le prunier ; la brulure piquante de la poussière dans le grenier, à la recherche de vieux numéros de Spirou.

#2263

J’entretiens sévèrement mon obsession, ces semaines-ci, en travaillant sur des articles sur Londres. Et voici que le blog de Christopher Fowler me fait découvrir que la télévision anglaise diffuse en ce moment une série de documentaires sur des rues de Londres et leur histoire — c’est fait pour moi ! J’en ai déjà vu deux hier soir, c’est très bien fichu. Et ils finiront la série par un 6e épisode sur Arnold Circus, un de mes lieux fétiches. Si je n’avais pas chopé un fichu lumbago, je dirai presque que la vie est bien faite. Et demain je m’absente pour 4 jours de vacances dans la campagne tourangelle.

#2262

Les bédéastes Bouzard et James rêvent de bosser chez le Canard enchaîné et le prouvent, en livrant un dessin par jour — j’adore ! Ça s’appelle On veut travailler pour le canard enchaîné. Et d’ailleurs j’adore globalement ce que fait James, qui s’est imposé rapidement comme un talent très sûr de la bédé d’humour. J’avais publié certaines de ses premières planches dans Fiction et je n’en suis pas peu fier, voilà, c’est dit.

#2261

Avec l’ami JJR nous avons quasi bouclé le 15e Fiction, déjà: 9 trad de F&SF, 4 francophones (Ferrand, Denis, Doke et Rey), 1 joli Jeffrey Ford (ça faisait longtemps), la chronique de Nico Lozzi, 1 long papier du bavard Colville Petipont, et la suite de la BD… C’est du dense! Le tout sous une couv de David De Thuin, bédéaste pas très connu (hélas) mais dont j’adore le style et qui m’a fait cela aux petits oignons — l’idée étant que ça sera imprimé sur une belle carte cannelée crème, que je voulais utiliser depuis longtemps (cet aperçu a un filtre beige dessus pour simuler un peu l’effet final). Et y’a plein d’autres petits monstres en 4e de couv.

#2260

Bonheur, il fait presque froid… Étrange temps, où l’on passe de la grande chaleur à une pluie froide et drue, dans un fracas de ciel tombant sur nos têtes.

Ces deux prochains jours, bouclage de Fiction tome 15 en compagnie de Jean-Jacques Régnier, rituel deux fois l’an. Puis une réunion éditoriale. J’ai fini un papier sur Mayfair 1920 et de brèves vacances s’approchent. Après une délicieuse cure de Wodehouse, je commence à relire les Christopher Fowler, la série des « Bryant and May », lamentablement non traduite en français, savez pas c’que vous perdez de bon. Pure littérature de et sur Londres. Le premier se déroule sous le Blitz.

Les commentaires du blog ne fonctionnent toujours pas, c’est idiot. Est-ce parce que je n’ai pas envie de donner des titres à mes billets? Zut, quoi, c’est un journal, depuis quand on met autre chose que la date, pour une entrée de journal?