#2278

Dormir par cette chaleur, avec dans les 26° dans ma chambre sous le toit le soir quand je monte me coucher, c’est bien sûr peu idéal, en particulier parce que cette chaleur nocturne me provoque des cauchemars. Avant-hier j’en avais fait un si long et si construit que même sous la douche, au matin, j’eus du mal a m’en débarrasser. Le problème, c’est que j’ai bien une « chambre d’été », à savoir la petite chambre d’appoint qui est au niveau de la cave — la température actuellement y reste stable à 23°. Mais je suis claustro et n’aime pas trop dormir là, en dépit du fait qu’il y ait quand même une fenêtre au ras du trottoir. Hier soir je me suis donc amusé à tenter une autre option, à laquelle je pensais depuis un petit moment. L’option Roger Deakin, l’ai-je appelée.

Regarder le tumulte des nuages allongé dans son lit puis, un peu plus tard, remettre ses lunettes pour admirer les quelques étoiles qui percent la pollution lumineuse urbaine, de plus en plus profuses et lumineuses. Contempler les branches que secoue le vent nocturne et écouter leur rumeur. Goûter la caresse de l’air…

Bref, j’ai dormi à la belle étoile. Et ce fut extrêmement agréable. Ayant placé le matelas d’appoint sur la partie terrasse, contre la porte du salon, ainsi ai-je profité pleinement d’une nuit fraîche et douce. Sans plus de moustiques qu’à l’intérieur, ma foi. Une nouvelle dimension de cette maison. Je vais recommencer!

(Roger Deakin était un formidable auteur de « nature writing » anglais, qui avait l’habitude de dormir à la belle étoile)

#2276

Curieuse collision ce matin : je rêvais que je me trouvais à Bordeaux, ça oui, les rues de basses maisons de pierre blonde se reconnaissaient aisément, mais cela montait et descendait, ondulait de colline en colline, comme à San Francisco (note pour ceux qui ne connaissent pas Bordeaux : it’s flat, utterly flat). Je finissais par déboucher sur les quais, où une verte et haute épaule de sombre montagne dominait la baie de Bordeaux, je me disais que c’était chouette, je pensais à Cardiff puis à la maison de Philippe, dont l’arrière en bois m’avait effectivement fait songer à Barbary Lane (in les Chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin). Derrière la porte de Bourgogne, Patrick habitait dans une haute maison à la façade de bois turquoise. Un coup de vent frais me réveilla, et ce n’était pas la mer que j’entendais mais la rumeur d’un train.

#2275

Apophénie et paréidolie. Il y a quelques soirs de cela, alors que je venais de regarder un concert de Santana, le moteur de YouTube décida soudain de me proposer un document sur les formes humanoïdes sur Mars. Intrigué, je regarde la chose… et découvre avec un mélange d’amusement et de vertige  le phénomène provoqué par les images transmises par le petit robot Mars Curiosity Rover, images que je vais de temps en temps admirer (d’où certainement ce lien subitement proposé). Des fanas d’ovni et de théorie du complot scrutent les images à la loupe et ne cessent apparemment pas d’y discerner des tas de ce qu’ils nomment des « anomalies » et pas mal de silhouettes humanoïdes… Et de passer leur temps à expliquer tout ça sur YouTube, avec force entourages en rouge, grossissement de pixels et, la meilleure, voix truquée pour faire robotique (wtf). Au sein de tous ces oiseux exposés, j’ai retrouvé la fascination teintée d’un peu de malaise que je pouvais avoir étant môme pour les J’ai Lu rouges de « L’Aventure mystérieuse ». Prendre des vessies pour les lanternes de l’archéologie, voir des formes signifiantes dans tous les cailloux, estimer être d’indubitables sculptures ce qui ne me semble que bêtes rochers, et puis sur tout cela l’espèce de frisson de la science-fiction, un reflet du « sense of wonder » étrangement distordu — une base secrète sur Mars? des humanoïdes à foison? Ah, je voudrais bien.