#2689

Le premier mois, tout ce calme m’avait surpris, au point qu’il me semblait que des réserves de silence se massaient quelque part, peut-être dans l’un des angles blancs du plafond du salon, et j’accueillais la pluie de ce mois de février comme une présence bienvenue, son tambourin à l’étage rompait ma solitude. Depuis je me suis fait au calme mais en une fin de journée estivale comme celle-ci, je me surprends à goûter avec un rien de surprise la respiration de la maison : le tic-tac de l’horloge Spirou dans la cuisine, les battements intermittents de la porte des toilettes dont la fenêtre demeure entrebâillée, le souffle d’une chatte endormie quelque part, à peine la rumeur d’un train au bout de la rue, presque rien.

#2688

J’avais hésité, ce matin, redoutant le bleu écrasant du ciel, mais me suis tout de même rendu à la brocante dominicale. Sous le regard brûlant du soleil et celui protégé de verres sombres de Patrick j’ai donc acquis quelques polars jeunesse, une série de fantasy par Moka, trois Super Picsou Géant (oui il m’en manque encore) et une Assiette au beurre en parfait état, le numéro de Guillaume sur l’espace (en fait un futur de dirigeables) que j’avais déjà mais incomplet et abîmé. La cervelle encore bien tapissée d’images des Highlands, je lis un « nature writing » sur ces paysages-là et repense à la plage de Durness, si loin, alors qu’un train emplit un instant mon espace sonore, métallique et minéral au lieu de la respiration marine dont je me souviens, et sonne deux notes de sa corne ferroviaire.