#3065

Les chants des oiseaux à foison, le vert frémissant, les aiguilles des pins, les taches de soleil, les ombres bleutées, la fraîcheur qui tremble avant la promesse de la canicule… Au réveil, une soudaine levée de souvenirs, ceux de vacances étant enfant dans une grande maison au Pays de Retz. À Champignac cependant la mer est fort loin et c’est la rumeur de la départementale qui sert de mémoire des marées.

#3063

Par une telle chaleur, hélas, me manque le courage pour poursuivre ma petite exploration de Champignac. Et puis, il me reste encore à relire un grand pan de manuscrit, suite de mon marathon des week-ends. Je me contente alors de passer, un peu dolent, de l’ombre d’un cèdre au pied du mélèze puis au banc de pierre sous le séquoia, endroit dont j’avais déjà noté qu’il semble être le plus frais du domaine. Les pâquerettes accompagnent chaque pas et l’air embaume la résine. Assis au sol, le dos au banc, je saisi un léger souffle, une fraîcheur de terre et de mousse.

#3062

Après un petit-déjeuner d’éditeur sur le parvis de la librairie Georges, qui nous a gentiment fait participer à leur présentation de romans, retour à Champignac, dans une verdure dont la température ambiante exalte les senteurs résineuses. D’étranges nuées s’étirent dans le ciel trop chaud : squelettes diaphanes d’animaux fabuleux, artemisias célestes, longs effilochés de paysages sous-marins hantés de méduses, fleurs tournoyantes, vertèbres légères et filaments pâles.