L’antenne de la maison d’à côté sert d’observatoire pour beaucoup d’oiseaux : ce matin, une pie s’y tenait, qui échangeait des « cra, cra » avec ses congénères. Pour l’instant il s’agit d’une tourterelle, attentive et silencieuse, qui lorsqu’elle vole claque l’air avec un bruit soyeux. Plus tard peut-être le rouge-queue noir s’y perchera pour siffler-craquer son chant étrange.
Archives mensuelles : août 2021
#3097
The Case of the Exploding Acanthe. Depuis quelques mois, une immense hampe avait poussé au sein de l’acanthe, couverte tout d’abord de pousses vertes qui elles-mêmes ont écloses en fleurs discrètes, enfin poussèrent des sortes de glands, maintenant devenu cosses – et aujourd’hui, celles-ci explosent. Clac, clac, quatre grosses graines rougeâtres sont expulsées et les deux segments des cosses brunes jaillissent çà et là. C’est vous dire comme ma vie est mouvementée en ce moment. Enfin, troisième jour sans vertiges, je touche du bois mais continue à me sentir tel un vieillard chancelant et viens de relire l’un des meilleurs Agatha Christie selon moi, At Bertram’s Hotel, tout emplie de vieilles personnes. Un remarquable roman choral – relu avec en partie un regard intéressé car pour mon « roman ambitieux » de l’an prochain, si possible, j’aimerai essayer une telle structure de polar avec quantité de perspectives différentes. À part cela, la mémoire est chose étrange, je me suis levé ce matin en songeant que je pense souvent à Roland, avant que je ne réalise pourquoi aujourd’hui.
#3096
#3095
« Me promener dans une ville comme on se promène dans un jardin. » J’économise ma lecture de Julien Gracq, et notamment de sa Forme d’une ville, tant j’aime la prose de cet homme qui hélas a enfermé la majorité de ses écrits hors de portée pour longtemps encore. C’est donc au compte-gouttes que je le lis ou le relis, au contraire de cet autre favori, Simenon, que je ne suis pas près d’épuiser. Niveau écriture personnelle, je viens d’avoir l’idée d’une courte nouvelle supplémentaire, que je compte rédiger ces jours-ci, mais pour ce qui est de récits plus longs je manque de voyages : basant en général les Bodichiev sur un lieu visité et sur lequel j’ai pris des notes, je n’ai plus guère d’inspiration dans ce réservoir – je pensais me rendre à Rome et Prague, la pandémie coupa net ces velléités de villégiatures. Et de mes voyages non « exploités » il se trouve que ni Lisbonne (que j’avais adoré) ni Vienne (qui m’a un peu ennuyé) ne m’avaient rien dicté car à l’époque j’avais remisé Bodichiev au titre des espoirs passés.

