À la recherche de la bibliothèque perdue, épisode 9. Le ghetto de la « littérature beige » : Jacques Réda, mon psychogéographe favori, ayant débordé du rayon poésie / psychogéo d’à côté, je finis par lui adjoindre pas mal de ces fragiles livres à la couverture en papier qui passent par chez nous pour la quintessence de l’art de l’édition. Et donc quelques favoris de ce genre le rejoignirent, les Robin, Salmon, Dabit, Carco, avec d’autres documents sur la vie urbaine d’antan (certains acquis lors de mes travaux autour d’Arsène Lupin).
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#2891
Jour 8 de cette exploration de bibliothèques… Nouvelles encore : lu ou relu aussi Sylvia Townsend Warner. Autrice maintenant un rien désuète et cela fait partie de son charme discret, au parfum si anglais et si subtilement poignant. Peu traduite je crois. Sinon à l’autre extrémité de ce cliché, une autre grande dame, américaine pour sa part, James Tiptree Jr. Pas désuète elle, puissante science-fiction. Hasard de l’alphabet, juste à côté une autre femme qui écrivait sous un pseudo masculin, Julia Verlanger alias Gilles Thomas, écrivain populaire, pas relue depuis fort longtemps. Et un gay québécois, Michel Tremblay, pas relu non plus, depuis plus longtemps encore. Quel mélange que cet alphabet.
#2888
Day seven et beaucoup de lectures de nouvelles depuis la fin d’année dernière. S’il faut comparer, je préfère l’imaginaire singulier et décapant de Kelly Link à celui plus consensuel et parfois un peu gentillet de Ken Liu. Les deux quand même sont assez remarquables. Lorsque j’ai acheté le deuxième recueil de ce dernier, le jeune homme à la caisse de chez Shakespeare and Co, admirable librairie, me remercia en me disant son regret qu’alors qu’ils en avaient mis une pile bien en vue personne ne l’achetait. Que voit-on sinon dans ce quartier? Des romans de Robin Hobb avant qu’elle ne prenne ce pseudo pour virer mercantile. Et oui, je l’admets, quelques « Anticipation » de Maurice Limat, qui valent pour l’esthétique plaisante des volumes et non pour l’étrange SF ringarde des textes, certes.
#2887
Day six. C’est dans une tout autre bibliothèque, et c’est mon secteur « Area 51 ». J’avoue un faible un peu pervers pour cet « inexpliqué » qui se présente comme des essais mais se lit comme de la fiction, celle qui des X-Files aux Gabriel Dacié en passant par Mignola ou Martin Mystère irrigue notre imaginaire. Le « mauvais genre » des mauvais genres.
#2886
Day five ? Le coin d’Ursula Le Guin (qui semble étrangement avoir perdu son middle name K. ses dernières années) et de Fritz Leiber (et de Selma Lagerlöf, donc, et de la magnifique traduction moderne du Guépard de Lampedusa). Mais que le camarade PM se rassure, je prends les devants : oui il manque Our Lady of Darkness, mais c’est parce que je l’ai prêté à Mérédith qui a du mal à rendre les livres.




