Le fanal rouge marquant le début de la zone piéton vibre et tire un filet vermillon jusqu’au bout de la rue sur les pavés vernis de bruine, tandis que la flèche de l’église se gomme dans l’ouate brumeuse. Après ces jours caniculaires on savoure un air gris, tendrement humide, sous le sifflement des martinets. Cours de l’Yser passe en vélo un sosie de Bernie Saunders, suivi par un joli brun boudeur. Des livres ? Oui j’en ai trouvé, car triste serait un week-end sans trouvailles de papier.
Archives de catégorie : journal
#2788
Des ponts sur le temps : hier je rappelais à Michel une conversation que nous avions eu en 1994 ou 95, et aujourd’hui je commence à relire un roman (A Million Open Doors de John Barnes) que j’avais lu à Bordeaux lors d’un séjour chez Patrick, vers la même époque je pense. Down memory lane et toutes ces sortes de choses.
#2785
Ooooh, je reviens de la brocante Saint-Michel où tout à fait fortuitement j’ai croisé les pas d’une célébrité locale, que pour respecter son anonymat nous ne désignerons que par les initiales P. et M. Et cet homme qu’une bonté infinie pare d’un halo presque surnaturel, m’a fait deux cadeaux, dont… le dernier Fantômette qui me manquait !!!! Je suis joie, je suis émotion, et du coup je crois que je vais pouvoir assez aisément le pardonner d’avoir critiqué le bel orange de mon t-shirt. P.M. est formidable, il faudrait le dire plus souvent.
#2780
Odeurs de feuillage, de fleurs, quelques bourdonnements, les gloussements d’un poulailler non loin d’ici, la chatte qui se roule sur les dalles grises. Hier soir l’existence me paraissait une plate boutique, comme disait Flaubert, et je me suis couché tôt : je n’en fus récompensé que d’une longue insomnie, qui me permit la lecture d’une bonne moitié d’un Simenon « dur ». À 5h 25 le tintement d’un texto, une jolie nouvelle, tandis que par le vasistas entrouvert filtraient les vocalises matinales des volatiles. Matin lecture, encore, mais au jardin, avant que de regagner ma serre de lettres imprimées, comme disait Gébé, pour en préparer d’autres, le flot plaisant des polars fantastiques de Maurice Limat, dont la musique désuète mais habile occupe en ce moment mes journées.
#2779
Au marché ce matin, il y avait mon député : je l’ai salué et remercié pour son action. Avoir un député pour lequel j’ai effectivement voté, voilà qui me change agréablement du résultat de… toutes les élections en général. Et en parlant de citoyenneté, j’ai voté il y a quelques jours pour les options du budget participatif de la ville de Bordeaux, une initiative qui permet d’élire des projets proposés par des citoyens et dont trois vont donc être réalisés. J’ai noté avec intérêt que le maximum de votes allait aux projets de type végétalisation / environnement. Enfin, je viens de lire un papier sur le projet de grand réaménagement du Trocadéro et des environs de la tour Eiffel : je le trouve plus que beau, je le trouve totalement logique — je me souviens d’un voyage à Paris, il y a maintenant longtemps, où assis sur une pelouse au pied de la tour, je m’étais demandé pourquoi l’on ne réalisait pas une vaste végétalisation de tout cela, des arbres, du vert partout… Mais à l’époque ce n’était qu’une vague songerie écolo-utopiste, impossible alors d’imaginer que l’on puisse végétaliser le pont d’Iéna et l’interdire aux sacro-saintes bagnoles. Pourtant, cela va être fait. Un peu d’espoir, maintenant, et ça fait du bien.
