#4080

Au bord d’un ciel bleu sombre et poussiéreux, le visage blanc éclatant de la lune émerge comme un profil, de trois quarts. Dans la senteur de fumée du soir, une ample rumeur urbaine brasse et froisse comme une marée, d’où émerge au galop un train, tout vibrant. La clôture de canisse vibre également, dans la lueur orangée de la lampe. Le sol se souille de langues noires, celles des feuilles mortes du micocoulier, que je n’ai pas encore balayées. Mon jardin nocturne et hivernal.

« Bizarre manie que celle qui fait que la plupart des hommes ferment les yeux sur tout ce qui les entourent, et ne les daignent ouvrir qu’à cinq cents lieues de leur pays. » (Alphonse Karr)

#4079

Sortir poster une énorme brassée de paquets avant la levée de midi et respirer l’air doux, apprécier le ciel d’un bleu lumineux au-dessus des façades blondes et longues. Après le collage architectural déréglé de la banlieue parisienne, son ciel gris et sa frénésie urbaine quasi cyberpunk, toute cette tension, j’avoue que le petit provincial que je suis retrouve avec un soupir de gratitude son environnement familier. Je suis allé me promener un peu, porté par une quiète sensation de stabilité.