Tram, bus, métro, des rues, des rues, des ponts, une ville si immense que pour le piéton provincial elle approche un infini de pierre, de macadam et de béton. Même au sein d’une forêt comme celle de Meudon, la ville enlace et pénètre partout, ces quelques jours furent pour l’amoureux d’urbain que je suis un calme vertige, proche de celui de Londres mais en collage plus dense – avec des pépites au long du chemin, comme le kebab « Aucune idée », la station « Brimborion » ou les cosmopolites passagers d’un instant métropolitain (la princesse indienne, le rockeur, la révolutionnaire sud-américaine et le vieux germano-pratin). Fatiguant, bruyant, froid, mais brièvement fascinant voyage, en dépit du contexte peu amusant des hommages aux amis disparus.
Archives mensuelles : décembre 2021
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#4076
Ah ah ah ! « J’ignorais encore que l’Université est à l’amour de la littérature ce que l’huile de ricin est à la soif » (Jean-Pierre Ohl). Ma foi pour ma part j’avais appris cette rude leçon à la fac de Bordeaux 3, et cette déconvenue avait mis fin à mes études, bien qu’ensuite un bref passage par la fac de lettres de Lyon m’avait montré qu’il pouvait également y avoir des établissements ne se moquant pas de leurs élèves et enseignants des œuvres susceptibles de m’intéresser (j’avais suivi un cours sur Christopher Isherwood, l’un de mes écrivains favoris). Mais à Bordeaux hélas je m’étais inscrit en « littérature comparée »… pour découvrir à la rentrée que ce département était fictif et que nous étions fourgués d’office en lettres modernes, à mouliner du Labiche et du Balzac comme des cours de latin et grec. Une escroquerie sur la marchandise qui me fâcha durablement avec la gente académique, dirai-je. Seul rayon de soleil alors, le cours d’Henri Zalamansky, qui était en vérité un atelier d’écriture : c’est à lui que je dois mes premières impulsions en la matière.
#4075
Qu’est-ce qui m’a réveillé, est-ce la chatte qui quémandait un câlin, est-ce le fracas d’une averse qui tombait au dehors en grandes hachures sonores, est-ce la poussée d’une scène de mon roman ? Toujours est-il que vers 3h du matin j’ai rédigé les prémices de cette dernière, en clignant un peu des yeux sur l’écran et en me disant incrédule que, bon sang, c’est déjà décembre.