Le poète beat Lawrence Ferlinghetti nommait cela un « fish-sky at morning », et vraiment on a bien un ciel de poisson plein d’écailles : après pluie et tempête, le calme revenu, c’est ciel bas et gris ce matin, vaguement fumeux, un peu nervuré de lumière, mais le plaisir de marcher quand même dans les rues avoisinantes, pour songer à Bodichiev et son univers, son voyage à New York (car que serait un Bodichiev sans un peu de voyage ?) et les enquêtes sur des fantômes.
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Mon éditeur habituel voudrait que je lui écrives encore un autre roman de Bodichiev, un dixième volume. Je crois bien qu’il a gagné.#6134
Fin janvier prochain, les éditions Hervé Chopin lanceront la collection « L’Empreinte », que j’ai le plaisir de diriger. Il y avait une éternité que je rêvais d’une telle collection de polars « vintage » (je l’avais négociée il y a 20 ans chez Buchet-Chastel mais ça ne s’était finalement pas réalisé), et la mode actuelle du « cozy crime » fournit une opportunité idéale pour cela. L’occasion par conséquent de redécouvrir les inénarrables sœurs Bodin de ce cher Jean-Pierre Ferrière, et de découvrir les enquêtes de Colette par Raymond Las Vergnas et son épouse Anne-Marie Soulac (cette dernière n’était pas créditée lors de l’édition d’origine, alors que les manuscrits prouvent qu’il s’agissait bien d’une coécriture). En attendant d’autres jolies retrouvailles avec le roman policier français oublié.
#6163
Il y a quelque chose de confortable dans la présence des publicités fantômes, dans leur douce nostalgie marchande. Il y a quelque chose de rassurant dans la vaste rumeur nocturne d’un convoi ferroviaire qui sonne et grince sur la voie toute proche, permanence d’une activité humaine. Il y a quelque chose de satisfaisant dans le dessin enlassant du double tronc d’un immense pin que des réaménagements urbains ont laissé triompher à l’échancrure de nouveaux immeubles. Il y a une poésie de l’effacement dans les mauvaises herbes des trottoirs, dans la poussière des caniveaux.

