#2573

Bon, je lis, je lis, des tonnes et des tonnes de romans pour les Moutons et quelques projets annexes, reuuuh, j’en rote presque. Alors quand on est fatigué de lire, que faire? A part le jardin, je veux dire (ça c’était hier). Eh bien… lire, bien sûr, mais lire de la bédé. Et ça faisait un bail que je n’avais pas pratiqué quelques marathons bédés… Alors, ces derniers jours, lecture ou relecture de séries :

Les Gens honnêtes de Durieux & Gibrat, ce sont comme dirait Sylvie Denis « des histoires de gens », et c’est amusant comme j’aime les histoires de gens au ciné et en bédé mais bien moins en romans, pour moi les histoires de gens c’est plutôt un genre avec images. Très sympa, ces 4 tomes, plein de gens honnêtes, oui, des « petites gens » — et ça se déroule même en partie en région bordelaise. Bon, ils sont tous hétéros, ça, ça daille un peu, mais c’est sympa quand même.

Koma de Wazem & Peeters, je crois que je n’avais jamais lu la fin, ou alors je l’avais oubliée, normal elle est un peu plate et décevante. Mais sinon belle science-fiction assez originale, et ce dessin! Quel dommage qu’ensuite Peeters ait adopté un encrage plus frêle, moins gras, le gras lui allait si bien (5 tomes en tout).

Ralph Azham de Trondheim. Ce me est génial, je sais, le terme est galvaudé, mais peu importe, pour moi Lewis est un des très très grands, et rarement décevant. Sincèrement, il m’épate. Cette longue série de fantasy (10 tomes déjà) est étonnante de densité, d’humour, d’ambition politique (eh si), et les couleurs de Findakly la rehausse encore d’un niveau. Je trouve d’ailleurs, avec mes mauvais yeux, que le format reste trop petit.

Le Voyage extraordinaire de Camboni & Filippi, steampunk en technicolor, le dessineux est cinglé, le scénario inventif et bondissant, là encore le format s’avère selon moi trop petit pour l’ampleur et la précision de l’encrage comme des couleurs (5 tomes pour le moment).

Le Petit rêve de Georges Frog de Phicil & Drac, histoires de gens là aussi mais animaliers, à New York, jazz, rétro, tendre, sympa mais la fin est malheureusement un peu n’importe nawak. (4 tomes, une intégrale)

– … et une mince part de mon retard sur Topolino de rattrapée…

#2572

Des sons, les éléments du « silence » d’un dimanche d’août : le croassement grave et régulier d’un corbeau ; les pépiements légers de quelques moineaux ; le grondement passager d’un train ; des bourdonnements d’insectes, tournoyants ; le frémissement des feuilles ; au loin, une sirène d’ambulance ; les gloussements sots d’un coq, dans le poulailler voisin ; la respiration sifflante de la grosse chatte qui dort près de moi, étendue sur la pierre fraîche ; un clocher qui sonne beau ; parfois une rumeur automobile.

#2571

Avec le choc pétrolier de 1973, il n’avait plus été possible d’envoyer des fusées sur Mars et peu à peu la colonie avait été évacuée. Nous étions parmi les premiers à y retourner, le grand casino en belle architecture sixties se tenait toujours au bord de la ravine, au-dessus du canal ; d’antan toute une génération de musiciens s’y était produite, de ce rock psyché martien qui s’était développé avec tant de succès dans la colonie. Nope, pas un synopsis oublié de R. C. Wagner mais un rêve que j’ai fait, certainement influencé par le souvenir d’icelui.

#2570

Exotismes minuscules. Devant la gare, un moine bouddhiste, l’air songeur dans sa toge orange. Dans le tram bondé, une petite fille basanée évoque le gâteau à la crème mangé par son copain prénommé Stuart. À la brocante, un grand héron en plastique toise de haut un Napoléon chevauchant sa monture rouillée. Accroupi, un petit monsieur asiatique fouille dans un bac de LP marqué « afro-disco ». Dans la basilique, les cierges scintillent au pied des hautes colonnes grises mais l’air sent le renfermé, le moisi, et je tousse. Sous la flèche, un noir à chapeau brandit une hallebarde devant des touristes blancs et ridés. À l’orgue de barbarie, le chanteur de rues livre une strophe oubliée d’ « Une souris verte ». Plus loin, les musiciens arabes jouent du bouzouki et de l’accordéon. Mélanges, mélanges. Et penser à Roland.

#2569

« I waited a good hour after the last flick­ering light had disappeared. Then I crept softly up to the house, and, concealed in its shadow, listened for sounds. There were none, except those strange, almost inexpressible voices which seem to come from nowhere in the dead of night. I do not know that anybody has ever noticed them; but I have always fancied that they were like the breathing of the earth—if such a thing were possible—for they come in regular, rhythmic pulsations. »

Geo E. Walsh, The Mysterious Burglar, 1901