#2578

Mon jardin est tout petit mais m’apporte malgré tout bien des menus plaisirs, comme de manger ce midi une salade de pourpier, tomates, oignon et piment doux en provenance de mon espace à moi que j’ai. Et je songeais à ces bonheurs minuscules qu’il faut parvenir à saisir, à entretenir, à chérir pour se sentir bien, notamment à certaines photos qui me sont chères. Celle-ci par exemple, réunissant deux garçons importants pour moi (mon assistant et mon fils), et la lecture, toujours la lecture. Les bougies c’était plus fortuit, mais cela créa une belle ambiance. Au début de mon acclimatation bordelaise, il y avait fréquemment des pannes de courant, l’installation vétuste ne fut enfin remplacée par la compagnie d’électricité qu’après plusieurs protestations des habitants de l’impasse. Maintenant même par les orages les plus violents, comme l’on en a eu un il y a peu, la lumière demeure stable.

Mon traditionnel épuisement estival m’ayant rattrapé, je me suis mis un peu en pause, je (re) lis pour mon plaisir seulement, à savoir pour l’instant Moonheart de Charles de Lint, l’une des premières fantasy urbaines à m’avoir renversé — à la relecture, je trouve que l’auteur tirait un peu trop à la ligne, je passe vite sur certaines séquences, mais la musique particulière de cet auteur me séduit toujours. Niveau bédé, je relis avec jubilation les « Lapinot » de Lewis Trondheim.

#2577

À force de piquer des graines çà et là, des fois je ne sais plus trop ce que je fais pousser dans certains pots… La jolie plante grimpante aux feuilles très découpées, par exemple, aucune idée de ce que c’est… En revanche, ce que je sais c’est qu’impossible de faire pousser basilic et carottes : les escargots les broutent ras-pied ras-terre à la première percée. J’ai rentré le grand pot de carottes naines, du coup. (Vie ma vie passionnante)

#2576

Qu’ai-je vu ? Des lapins dans le sous-bois. Des chèvres des Pyrénées à la longue barbe blanche. Des dindes noirs du Gers au front couvert de verrues écarlates. De grands arbres aux frondaisons torves. Des chemins blancs. La dureté du gravier et la douceur des sentiers. Quelques canards. Le vert tendre des jeunes chênes et le vert-de-gris des sapins. L’unique fleur blanche géante d’un magnolia couvert de grenades couleur d’anis. Les roucoulements des pigeons, le crissement des feuilles mortes bousculées sur l’asphalte, les rires d’un canard et les gloussements d’un coq. De grises nuées qui s’amoncellaient au-dessus des cimes. Peu de gens, quelle aubaine.

(qq heures au Parc bordelais)