#2687

Les sons de la civilisation : un train qui passait dans un souffle trépidant vient de faire sonner deux notes longues et péremptoires de sa trompe, portées jusqu’à mon vasistas par le vent, tandis qu’au-dessus de la ville un avion grondait en traçant son sillon, puis c’est un deuxième train qui hoqueta en cadence, tout bas, et je saisi le bourdonnement d’une mobylette. Que le vent tourne et le silence s’impose de nouveau, juste troublé par quelques froissements de feuilles.

#2689

De vieux amis et de vieilles connaissances se réunirent au cœur de la nuit occitane. Et en bons urbains qu’ils étaient pour la plupart, le spectacle du ciel nocturne constitua pour eux l’attraction la plus frappante : Mars bien rouge, la longue lueur de la Voie lactée, toutes ces étoiles que nous dérobe en ville le couvercle de cuivre.

#2688

Lorsque dans un ciel largement ouvert, champ bleu semé d’immenses bâtisses blanches à l’architecture filandreuse, un nuage soudain cache le soleil, c’est toute la réalité qui devient matte, comme s’il venait à manquer une dimension que nous ne soupçonnions pas.

#2687

Le bas du ciel est tout gribouillé, ce soir. Là-haut s’empilent les longues nuées blanches et les grandes masses grises, sagement rangées au-dessus de la ville, mais dans l’échancrure de la voie ferrée l’on voit au loin des striures, des biffures, des nuages en charpie, quelques coins de bleu, tout un désordre.

#2686

70 000 signes et je commence à bien prendre la mesure, le ton et le plaisir de ce roman, je crois. Le premier bêta-lecteur du précédent m’en a dit des choses gentilles, il n’est pas entièrement convaincu mais ça m’a rassuré quand même. Faut que je revienne un peu dessus. Toute la question de toute manière est : puis-je en temps « normal », c’est-à-dire non estival, trouver le souffle nécessaire pour poursuivre cette mienne décision d’écrire de la fiction de façon régulière ? Time will tell.