#2675

Dernières lectures et celles en cours. C’est qu’écrivant moi-même cet été (j’ai « eu » la nuit dernière la fin de mon petit roman, tellement logique) cela semble inhiber mon envie de fiction, je picore, commence, repose, ou alors le soir je lis des romans pour la jeunesse. Sinon, me va bien actuellement poésie et psychogéographie – Réda connait-il seulement ce terme, lui qui en est le maître français ? Qu’importe, donc, des récits de promenades, et de souvenirs.

#2674

Par quoi commencer ? Dans mon adolescence, j’ai eu un moment très Club des Cinq. Il faut vous dire que chaque été ma famille, c’est-à-dire le clan familial formé par mon père, mes deux tantes et mon jeune oncle, avec leurs conjoints, enfants et relations diverses, allait en séjour dans les propriétés de mon grand-père : une petite longère de week-end en Touraine et sa haute maison de ville avec la boutique en bas ; deux villas dans un  jardin sous les pins en Pays de Retz (une marche de Bretagne), au bord de l’océan ; et en Limousin, deux grandes demeures mitoyennes, dont une abandonnée, avec cour immense, beau jardin et véritable parc, mangé de lierre et couvert d’arbres. Il s’agissait de mes précieux pays d’été, les lieux d’enfance qui me marquèrent profondément.

La propriété limousine nous y allions très peu, juste un pèlerinage annuel de quelques jours. La maison faisait 11 pièces mais sans chauffage ni eau courante, ni même cabinets. Bref on campait là joyeusement, tant bien que mal, draps rêches, toilette au broc sur le meuble en marbre, repas en commun comme un pique-nique, pipi dans le cabanon de la cour. C’était un retour à un autre temps, c’était des jeux constants, c’était l’aventure.

Un jour, j’arrivai après les autres et mon cousin Philippe, une grande gueule, fit mine de s’étonner que « Comment, tu ne connais pas Yoyo ? » Je me souviens, nous étions dans une rue du centre du bourg, près de l’église, quand j’appris que Yoyo était une cousine locale, Yolène de Carné, qu’en fait nous n’avions jamais rencontrée auparavant. Et une voix de fille nous tombe dessus : « Eh oui, Yoyo c’est moi ». Elle se tenait sur le rebord d’un muret, nous surplombant, et fit la funambule, très crâne, jusqu’au bout de la place. Une rencontre que j’aurai bien vue illustrée par Pierre Joubert.

De cet instant, l’amitié fut instantanée, entière, comme savent se donner les enfants. Cabanes, poursuites, « l’enfer vert » (un immense fusain dans le parc), jeux de toutes sortes, Yoyo fit partie du groupe cet été là et les quelques suivants.

Je ne l’ai jamais revue, la vie est ainsi. Un crabe vient de l’emporter et pour moi, Yoléne sera toujours cette fille aux longues jambes et aux longs cheveux, vive, délurée et rieuse. Mon moment Club des Cinq.

#2673

Toute bonne trilogie ne doit-elle pas comporter au moins quatre tomes ? C’est encore ce que je constate, avec mon propre travail : après Sherlock Holmes, une vie et Hercule Poirot, une vie, écrits avec Xavier Mauméjean, et mon Arsène Lupin, une vie solo, voici que pour Halloween prochain la collection de poche « Hélios » va rééditer le Jack l’Éventreur, les morts que j’avais rédigé en compagnie de mon excellent camarade Julien Bétan (et avec des collaborations de François Angelier et Alexandre Mare, excusez du peu). On l’a légèrement retouché et je viens juste de le boucler.

#2672

Je ne sais pour ce soir, le temps étant un peu couvert (j’ai même été réveillé ce matin par une petite pluie, quel bonheur) mais hier soir déjà, la lune était rousse, vraiment rousse, lorsque je suis sorti me promener pour cogiter en marchant à la suite de mon roman. Sur le fond d’un bleu profond du ciel pas encore crépusculaire, cette lune très nette paraissait particulièrement grande, c’était frappant.

#2671

Quelle idée que d’aller faire des courses et déjeuner en centre-ville avec un copain éditeur, en plein jour le plus chaud jusqu’à présent. Ouch. Enfin, du coup il m’a donné des livres, justement j’en manquais. Oui, entre éditeurs on se donne des livres, curieux hein ? (Et la photo c’est juste en passant, curieux et amusant)