#2500

Lecture / relecture d’une série de BD, étape trois : Le Château des étoiles d’Alex Alice (et Alex Nikolavitch pour les amusants textes complémentaires). J’aime beaucoup le grand format « journal », qui me semble conforme à la volonté esthétisante un peu exaltée de cet univers. Une rencontre entre le Ludwig de Visconti (film que j’admire ô combien) et une forme non dystopique de steampunk pour une fois, avec une bonne louche de Miyazaki. C’est léger (ça se lit vite) mais beau, une bien jolie distraction, qui se déploie de manière originale dans un imaginaire pourtant déjà énormément exploré. Vivement la suite.

 

PS : Je tiens ce blog depuis 2001, autant dire une éternité en termes de web. Et aujourd’hui je m’aperçois que c’est le 2500e billet que j’y mets en ligne. Fichtre. Diantre.

#2499

Lu hier soir les Métropolis de Lehman & Cie, la BD qu’il a produite à la place du roman qui fut longtemps annoncé pour être un « Ailleurs et demain » et dont il n’est jamais venu à bout. Belle lecture mais fin beaucoup trop prévisible, à mon goût, et les dessins sont dans l’ensemble plus « utilitaires » que très esthétiques, je trouve qu’il manque dans toutes les BD sur scénario de Serge Lehman cette dimension esthétique, la beauté du dessin. C‘est intellectuellement séduisant… mais froid, détaché, il manque à la fois la beauté et l’émotion, donc ce sont des œuvres toujours intéressantes, qui me fascinent, mais qui pour moi demeurent toujours un peu « tronquées ».

#2498

Lu ou relu tous les Capricorne d’Andreas. Vingt ans, vingt tomes (21 albums en fait, le neuvième en contenant deux), les 10 à 13 ne servent bien pas à grand-chose mais sinon tout le reste est remarquablement fou, du « post pulp » encore plus extrême que les BPRD de Mignola. Et cette beauté graphique. Que va faire l’auteur, maintenant que Arq et Capricorne sont finis ?

#2497

Le cœur gros. Un grand artiste, dont les récits me touchaient très souvent. Rythme lent et goût de la contemplation, errances dans les rues, gourmandise pour un art culinaire d’une variété stupéfiante, destins d’individus fondamentalement solitaires — quelle force, quelle grâce, quelle beauté, chaque fois je me retrouvais subjugué. J’en ai offert, des L’Homme qui marche ; fut un temps je le donnais à tout le monde autour de moi. Un jour, bien des années plus tard, j’ai reçu un paquet inattendu : le Venise de Taniguchi, chez Vuitton Books, un bel album luxueux — c’était mon tout premier stagiaire, Anthony, à qui j’avais autrefois offert L’Homme qui marche et qui en échange, bossant désormais chez Vuitton Books, me faisait ce beau cadeau.

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#2496

J’abandonne, je ne parviens pas à lire Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson. Je croyais y trouver un plaisant récit de cheminement dans la campagne, au lieu de quoi ce ne sont que récriminations d’un réac fermé sur lui-même, et qui écrit assez pauvrement, j’ai envie de biffer son texte comme je le ferais d’un manuscrit — il n’y a plus d’éditeur chez Gallimard ? Tout cela est ordinaire, à l’image de la seule culture qu’il étale, ces références calcifiées, momifiées, de la littérature officielle. Là où des promeneurs anglais comme McFarlane ou Mabey nous parlent d’aujourd’hui et d’une culture ouverte, et bien sûr de notre rapport à la nature, Tesson ne fait que grinchouiller entre deux plates exaltations. Quel paradoxe : se promenant dans l’espace naturel, il se recroqueville au monde. Tesson ce n’est pas du « nature writing », c’est Jean-Pierre Pernaut. Triste France, triste NRF.