#2626

Depuis quelques années, je me passionne pour une nouvelle forme littéraire, une sorte de résurgence de la fiction « pulp » et du surnaturel dans des modes très actuels, post-modernes et finalement plutôt « grand public »… (sur la photo, mes lectures récentes dans ce style) Une copine libraire me confirmait l’autre jour avoir elle aussi constaté que le fantastique plaisait de nouveau beaucoup, et que ce « néo-pulp » séduisait énormément, que les gens le tiennent même comme moins « intimidant » que les littératures de genre plus identifiées, plus installées comme la fantasy ou le space op. Et de me citer les trad de Jim C. Hines et de Daniel O’Malley, autant de séries que j’ai effectivement apprécié dans cette nouvelle mouvance et qui sont parmi les premières traduites chez nous. Bref, tout ça pour dire que les lignes bougent, que l’imaginaire bouge… et que ça me plaît beaucoup, tant comme lecteur, forcément, que comme (co-) éditeur puisqu’en fait ce sont ces diagnostiques qui nous ont lancés dans le lancement du nouveau label Les Saisons de l’étrange. La campagne de « crowdfunding » entre dans ses derniers dix jours, on croise vraiment les doigts pour atteindre le huitième bouquin, ce serait trrrrès chouette! allez-y voir : https://fr.ulule.com/les-saisons-de-letrange/

#2625

Aujourd’hui, Bordeaux fait des économies de décor : sur les quais, une masse cotonneuse remplace la rive droite, et à la brocante même au pied de la flèche Saint-Michel le sommet ne s’en distingue pas. Tout se noie de brume, blancheur indistincte, il n’y a plus d’aigu que le froid. Bravant ces temps de brouillard à la Gil Jourdan je me suis tout de même rendu au marché et, aux puces, trouvé quelques petites choses.

#2624

Cosmopolitisme de quartier. Trouvé dans la boîte à lire de la barrière de Bègles un vieux bouquin en anglais sur Londres, qui ira rejoindre my ever growing collection de livres sur Londres et l’Angleterre. Remontant la rue de Bègles avec ma baguette sous le bras, en bon Français, je croise une jeune femme qui parle dans son portable, en américain. Sur le trottoir d’en face, un jeune homme fait les cent pas en parlant fort dans son portable, avec un très net accent belge.

#2623

Jour de balade. Un joli pot en verre seventies à la brocante. Un thé dans une librairie. Un déjeuner avec un ami éditeur. Une expo de livres tchèques des années 10-30 aux Arts décos (où tout le reste relève du musée des horreurs, soit dit t’en passant, genre tombe passée à l’encaustique et perruques poudrées). Un achat de thés. Un grand papotage dans une autre librairie. Du soleil au départ, du soleil au retour, une bonne averse entre les deux, la ville brillait sous le ciel froid, luisante et lumineuse.

#2622

Le savez-vous ? Quelque chose de neuf et d’important est en train de naître : un nouveau label en imaginaire, les Saisons de l’étrange.

En tant que lecteur, il se trouve que depuis quelques années je fais une forte consommation de ce nouveau surnaturel qui est si florissant, toutes ces histoires de détectives de l’étrange, tous ces mélanges de polar, de thriller ou d’espionnage avec de l’uchronie, des fantômes ou de la magie ; tenez par exemple les Daniel O’Malley (en français chez Pocket), ou bien ceux que je viens juste de finir, des romans de George Mann, Lisa Tuttle et Vivian Shaw. En tant que consommateur culturel, je suis également fan de séries, forcément, et gros lecteurs de comics, aussi. Mais en tant qu’éditeur, c’est plutôt la création francophone qui m’anime, qui me passionne. Alors des idées sont nées, tout d’abord au sein de l’équipe des Moutons électriques, et puis par un effet inédit tout un projet a fait tache d’huile… les Saisons de l’étrange sont nées !

Un financement participatif (« crowdfunding ») a été lancé sur Ulule qui vise à la création de cette collection, qui va être co-éditée par les Moutons électriques. « Les Saisons de l’étrange » est un label co-dirigé par notre graphiste Melchior Ascaride, notre secrétaire, Vivian Amalric, et un bibliothécaire, Arthur Plissecamps, avec le soutien complet des Moutons électriques qui en avaient initié la mouvement. En clair, le financement de la « première saison » est déjà assuré maintenant, plus en bonus la livraison aux donateurs d’un étui où ranger les 6 premiers volumes et d’un petit recueil de couvertures alternatives. Le palier suivant est particulièrement alléchant : un recueil exclusif de nouvelles inédites mettant en scène les héros présents et à venir de la collection.

Financer cette campagne, c’est donc vous assurer de recevoir tout cela, pas mal quoi, mais aussi (surtout), l’important c’est d’assurer la pérennité d’une telle entreprise : contrairement à la plupart des « crowdfundings », il ne s’agit pas en effet juste d’assurer l’existence d’un ouvrage ponctuel, mais bien de lancer tout un projet de longue haleine, très ambitieux et qui, très franchement, nous tiens tous énormément à cœur. Car au-delà de cette première saison, qui verra paraître de courts romans de Lazare Guillemot, Roland C. Wagner, François Peneaud, Olav Koulikov, Paul Féval et Cédric Ferrand, on a vu loin, avec se bousculant pour les saisons suivantes des auteurs comme Jean-Philippe Depotte, Julien Heylbroeck, Nelly Chadour, Nicolas Le Breton, Brian Stableford, Sylvie Denis, Christine Luce, Irène Maubreuil, Brice Tarvel, Alex Nikolavitch, etc. Eh oui, ça rigole pas ! Ou plutôt si, justement, ça rigole : ce projet est fun, pulp, enthousiaste, et totalement dans l’air du temps… le surnaturel fait son grand retour, la sérialité est devenue une évidence, la forme courte aussi – la rapidité, les héros, les mystères, les monstres, les savants fous, les complots, les fantômes, les druides, les uchronies, le steampunk, le thriller fantastique… c’est tout ça qui est brassé dans ce projet fou.

Et si les donateurs savent déjà être certains d’obtenir la première saison, les libraires sont également assurés ainsi du lancement de cette nouvelle collection commercialement pertinente, porteuse, avec un investissement énorme : tournée de dédicace des auteurs, campagne de pub et de com (via l’agence Perfecto), articles dans la presse et sur les blogs, présentoir en carton pour les librairies, plaquette de présentation, affichettes et marque-pages… Jamais les Moutons électriques n’auront investi autant dans un lancement, soyons clair. Dire qu’on y croit serait l’euphémisme du siècle : c’est le projet qui nous… électrise le plus, en fait, une vraie source de bonheur éditorial. Alors allez-y, foncez, n’hésitez pas : soutenez !