#2759

Je lis en ce moment un petit polar à la Simenon datant de 1958, L’Homme au chapeau melon de Léonce Peillard, agréablement bien troussé et plaisamment désuet. Et m’amusent comme souvent dans cette vieille littérature française nombre de détails du quotidien, notamment tous ces tissus que l’on a oublié : « un fauteuil de reps usé »…

#2758

Cette parcelle minuscule d’une carte du centre-ville bordelais provient du passé : un passé qui y est représenté avec précision, le dessin clair de quelque chose qui n’existe plus. Il y a cinq ans que j’habite à Bordeaux, mais j’y avais déjà vécu auparavant, dont deux années en plein centre, au 13 de la rue Léon-Valade. Cette rue n’existe plus, annihilée tout comme deux autres petites artères avec elle et les six pâtés de maisons qu’elles délimitaient. Désormais s’érigent à leur place quatre gros blocs à l’architecture commerciale sans grâce ni qualité, et au niveau de la chaussée un centre commercial vide, en faillite. Un peu pus tard, j’allais vivre à Lyon, dans un bel immeuble ancien qui fut promptement abattu, au sein d’un pâté de maisons également annihilé au profit d’une grosse verrue bancaire architecturalement repréhensible.

#2757

À mon âge, je trouve plus important que jamais d’écrire comme s’il n’y aura aucune autre opportunité de publication d’un texte. Je retravaille ces jours-ci de A à Z le deuxième recueil signé Olav Koulikov, qui doit sortir en mars chez les Saisons de l’étrange (Souvenirs d’un détective à vapeur). Avec un regard reconnaissant sur les notes de l’éditeur et, surtout, une relecture ligne à ligne de tous les textes. Je resserre, je retouche, j’harmonise, c’est finalement le moment que je préfère dans l’écriture. Également bouclé un bref papier sur W. H. Hudson, pour l’intro de la traduction inédite que nous sortons en tirage limité chez les Moutons d’une utopie pastorale anglaise du XIXe siècle (Un âge de cristal).

#2756

J’ai compté l’autre jour, en finissant de préparer un catalogue : les Moutons électriques en sont à 365 ouvrages publiés, en cette quinzième année ovine. « Je crois que j’aime trop les livres », disait hier un collègue et ami d’une autre maison, ah ah ah !

#2755

Au fait, hier j’ai reçu le troisième numéro de la revue Le Novelliste et, si j’avais une petite nouvelle dans le deuxième, cette fois je suis au sommaire avec un long article d’histoire de l’art, cosigné avec Mireille Meyer & Jean-Jacques Régnier, sur une artiste des années 20 bien oubliée, Reno. Nous avions écrit cela il y a des années pour la revue Les Cahiers dessinés, qui s’était alors arrêtée, damned. Cette fois est la bonne, et il y a deux repros de dessins de Reno, dont un grand en couleur. De plus, croisons les doigts, un article court mais plus largement illustré devrait voir le jour cet été dans le magazine Les Arts dessinés.