Ce soir le ciel a enfilé un tricot rayé bleu et rouge, seulement troublé par le sot vacarme d’un hélico. D’un bord du paysage, les nuages s’empilent calmement, à l’horizontale, tandis que de l’autre ils partent en toupie et s’élèvent en une verticale échevelée. Les cheminées encadrent ce spectacle vespéral en fumant de la lumière.
Archives mensuelles : juin 2021
#3059
Étonnant silence d’un soir. Quittant les brumes étouffantes d’un Simenon, je m’interroge sur cette ville muette dans une nuit chaude et limpide, d’un bleu-violet doucement lumineux. En bas le lave-linge zonzonne longuement et tout à l’heure, redescendu un instant, j’entendais seulement la respiration pointilleuse du dieu lare de mon logis, l’horloge de la cuisine. Une chatte galope sur les tuiles et, en rentrant par le vasistas, éveille quelques grincements de l’escalier.
#3058
#3057
#3056
Enhardi par son expédition matutinale, notre vaillant explorateur décida de partir dans la brousse de droite, au-delà de la mare. Immenses prairies où les seules empreintes sont les nids d’herbe des chevreuils, je m’enfonce dans la végétation, croisant ici un parterre de lotier dans une échancrure de haies, là un semis de pâquerettes sous un noisetier solitaire. De découvrir une cahute en pierre qu’abrite un cerisier, il faudra que j’y revienne, et non loin dans un creux une grosse touffe d’iris. Je m’approche d’une haie d’arbres, encore des noisetiers, lorsqu’un animal rauque soudain : ougr ! Ougr ! Oh enfigueille, une biche bondit et file, la pauvre n’a pas l’habitude qu’un humain trouble ces lieux.



