#2698

J’avais plus ou moins pris l’habitude de faire de façon régulière une photo des bouquins que j’avais lu dernièrement, mais j’en ai eu la flemme cet été — alors je dirai simplement que j’ai lu deux Annie Duperey, l’un sur ses chats, l’autre sur sa basse-cour, et quel talent elle a pour parler avec une telle intelligence de choses simples. Une petite pile de Jacques Réda en prose, lus ou relus, ses évocations urbaines, pour moi un sommet de poésie, de style et de regard. Un Michel Suffran, toujours magistral de style et de mystère (L’Aubier). Relu une fois encore la Rue des boutiques obscures de Modiano et lu un autre, Les Boulevards de ceinture. Eh bien oui, beaucoup de « blanche » pour ces lectures estivales. Le captivant et étrange recueil de Christian Rosset chez Hippocampe. Un roman japonais sur un chat et son maître. Un « nature writing » anglais sur les corbeaux (par Mark Cocker), lumineux et touchant. Voyons voir, quoi d’autre? Deux anthos dans l’univers d’Hellboy. Un Doctor Who par Mark Morris. Des tas de nouvelles de mon regretté ami Roland C. Wagner. Niveau « pro », les beaux prochains romans de Brice Tarvel (oh, deux jeunesses du monsieur, aussi) et de Nicolas Texier. Et un gros paquet de romans pour la jeunesse, actuels, en anglais : pas du « young adult » mais une superbe recrudescence du roman ado, soit polar soit magique soit steampunk – eh oui, les engrenages et la vapeur entrent beaucoup en jeunesse. Voilà. J’en oublie.

#2697

Pourtant il n’a pas plu cette nuit. L’étage de ma maison, deux petites pièces sous le pointu du toit, était devenu un bateau, dont la cale / rez-de-chaussée avait prise l’eau, qui clapotait au débouché de l’escalier en colimaçon. Les trois chattes se trouvaient sur mon lit. Me hissant sur les tuiles en basculant le vasistas, je grimpai sur le faîte et constatai avec soulagement que Mérédith s’y trouvait déjà, conduisant avec sureté notre navire sur une mer laiteuse de lumière lunaire, forcément, nous étions encore la nuit. Le sommet de certains arbres émergeait des vagues en bouquets hirsutes.

#2694

Pourquoi diable ai-je rêvé que je tenais une boutique de thés ? Et c’était assez précis, elle se trouvait cours Judaïque à Bordeaux, avec une jolie vitrine en petits casiers blancs. Mystères de l’inconscient, alors que je suis éditeur et viens de passer le week-end à chiner du vieux papier et discuter bouquins jusqu’aux petites heures du matin. Je reviens d’ailleurs du Nord avec une valise au bord de l’explosion, à mes trouvailles en braderies s’étant ajoutés pas mal de dons de mes hôtes et un achat impromptu à un ami qui se fait maintenant petit éditeur. Ou bien alors, fut-ce le traumatisme de voir tant de gens boire du café ? (Mais leur thé au coquelicot était très bon)